Ce jour la commençait comme tous les autres jours. Je voyageais seul depuis quelques temps de ville en ville cherchant des moyens de répandre la parole d’Esus ou de vivres quelques aventures exaltantes, mais il fallait avouer que la vie semblait quelques peu monotone en temps de paix. Si seulement une grande guerre pouvait éclater pensais-je puérilement, ainsi je pourrais me démarquer, brûler des hordes d’ennemis sanguinaires et devenir célèbre ! Devenir un héros légendaire ! Au lieu de cela je faisais le tour des tavernes en écoutant les ragots en espérant trouver une quête, mais hélas pas grand-chose, on parlait souvent de Haznard au nord, mais que vaguement, comme une légende lointaine, un conte pour enfant. Par contre les portails pour Ambela certains en parlaient oui, essentiellement en mal il fallait l’avouer.

Bref, ces jours ci ma vie n’était pas très intéressante, et comme d’habitude je me réveillais dans la meilleure chambre d’une auberge réveillé par une jeune serveuse m’apportant le déjeuner que je payais grassement. J’étais près du lac d’Ambarnest ce jour-là. Ma fenêtre donnait sur le lac éclairé par le soleil matinal donnant une teinte orange a la surface du lac, le spectacle était assez beau.

Les bateliers s’activaient déjà sur les quais pour charger leurs navires et partir je ne savais ou. Ah un jour je voudrais partir à l’aventure sur un navire flambant neuf avec un équipage trié sur le volet loin vers l’ouest et découvrir des nouvelles iles, de nouveaux peuples, ca, ça serait bien mais avant ca je voulais etre un minimum célèbre, créer un groupe d’aventuriers sur le continent pour qu’on parle de moi. Je devrais en parler à mon père il me financerait pour ça, il me finançait toujours de toute manière.

Je m’habillai rapidement et déjeunai à peine. Je voulais longer les quais ce matin, pour observer les marins, voir le marché et ses étals pleins de poissons divers, discuter avec les colporteurs échanger des ragots avec les passants amicaux, bref me mêler a la vie locale que j’aimais tant.
Je fis donc ma petite promenade matinale et une fois satisfais, je décidais de repartir plus loin des côtes en suivant mon instinct. Je me retrouvai bien vite assez loin de la ville suivant simplement mes pas, me dirigeant candidement vers le sud pour aller je ne savais ou, là où le vent me porterais. Après quelques kilomètres j’aperçus un homme allongé non loin du chemin près d’une souche. Craignant qu’il ne lui soit arrivé quelques malheurs je courus vers lui mais me rendis bien vite compte qu’il ne s’agissait que d’un Fury somnolant.
« Bonjour jeune Fury » me surpris-je à dire
« As-tu déjà rêvé de fortune, de gloire de devenir un grand héros au service du grand de l’unique et du tout-puissant Esus ? »
C’est vrais qu’en y repensant après je me suis moi-même rendus compte de l’inconscience que j’avais eu à ce moment, comment pouvais-je etre aussi candide ? Et si ce jeune Fury était un serviteur de Lorlina ? Eh bien l’un d’entre nous serait sans doute mort, mais lorsque l’on est jeune et stupide on ne se pose pas de questions, j’avais toujours suivis mon instinct et entre ma fortune et ma chance, je n’avais jamais eu de problèmes.
J’attendais la souriant comme un crétin persuadé de ma sagesse en attendant que le jeune etre se lève d’un bond me saisisse les mains les yeux pleins d’étoiles en me disant qu’il avait toujours rêvé qu’on lui propose ceci avec un sourire béat…

Ô doux sommeil, comment on pouvait se refuser bien longtemps à tes douces et tendres étreintes ? Comment pouvait-il possible que des personnes, suffisamment masochistes, boivent du café pour se refuser à tes bras dénudés et pourtant si chaleureux ? Est-il dieu possible que l'on puisse, pour simple cause de travail, empêcher quelqu'un de profiter de tes largesses et de tes bénéfices pourtant durement acquis durant une journée harassante et sans but ?
Telles auraient put être les divagation saugrenues de Carrack juste avant de s'endormir contre sa souche, s'il avait eut un minimum de lettre et d'esprit. Mais d'esprit ô le plus lamentable des êtres il n'en avait plus juste après cette folle poursuite avec un taureau récalcitrant. Et de lettre ? Il n'en avait que trois qui forme le mot LAS. De sorte qu'il ne put pas même dire bonne nuit à Casper le gentil fantôme, que ses paupières s'étaient closes d'elle-même, sans crier gare, et qu'il plongeait abruptement dans les nimbes obscure d'un sommeil sans rêves.

Sans rêves, mais non sans cauchemars, Carrack ne put pourtant pas profiter longuement de son instant de répit si durement mérité. Non, Un malotru s'acharnait, avec une malveillance sans bornes et sans noms propre à véhiculer un message suffisant pour nos lecteurs, à le réveiller, avec ce sourire insouciant et pourtant si provocateur de ceux qui savent pertinemment qu'ils ont raison, même quand ils ont tord. Le fury, tiré si violemment de son sommeil réparateur ne put comprendre qu'un petit couple de mot dans le baragouinement rapidement de l'étranger.

GLOIRE ! FORTUNE !

Il est à noté que le mot gloire, loin de se contenter des lois de la physique, du mouvements des ondes et du son en général, semblait revenir en écho de tout coté, et de plus en plus fort, jusqu'à ce que Carrack, presque agacé et le cerveau en ébullition, finisse par gémir. Gloire ? Gloire où ça, gloire qui ? Gloire à quel goût ? Chocolat ? Pistache ? Caramel ? Après un long moment à remettre de l'ordre dans ce foutoire de gloire traversiere et de gloire à repasser, qu'il se rendit compte qu'on lui parlait de GLOIRE. Heureuse coincidence, je ne sais si je vous ais suffisamment parlé de son penchant pour la GLOIRE ? Les yeux encore un peu vitreux et humide de son réveil un peu trop brutal, il se redressa vers ce sourire. Et comment que cela le faisait rêver. Rassemblant le peu d'esprit qui avait daigné revenir fissa, il ne put articuler qu'un vague « namaisdequoivousparlez ? » dans un baillement peu discret...

Je me demandais pendant quelques secondes si le Fury a qui je m’étais adressé n’était pas en fait atteint de mort cérébrale ou au moins extrêmement idiot. Je le vis réfléchi intensément plusieurs secondes comme si chacun de mes mots étaient incompréhensibles. Je le regardais assez incertain de l’arrivée possible d’une réponse avant la fin de la journée, je ne dis rien je laissais du temps au temps, même si je regrettais de ne pas avoir de rendez-vous pressant plus tard dans la journée.
Après ces instants embarrassants, il parvint à articuler, non articuler n’était pas vraiment le mot disons plutôt que c’était à mi-chemin entre un gémissement un bâillement et une vraie phrase, en tout cas je compris qu’il n’avait rien compris.
Je m’accroupis devant lui et le regarda droit dans les yeux :
« Vénère le Dieu Esus et tu deviendras un grand homme célèbre, riche et glorieux seul Esus mérite d’être vénéré »
Je lui souris et lui laissa le temps de digérer l’information, moi qui avait grandi dans la lumière de l’amour du seul grand Dieu avait eu du mal à réaliser la nécessité d’agir et pourtant j’étais brillant ! Alors il était normal pour les gens comme moi de faire preuve d’empathie pour les être faibles et ignorants. Notre dieu était miséricordieux donc ainsi seraient ses serviteurs, notre courroux devait se concentrer sur ces traitres d’adorateurs de Lorlina.
Je tendis la main au jeune Fury, une main salvatrice le guidant vers la lumière, vers le repos de l’âme :
« Viens mon amis, viens avec moi, ensemble nous accompliront de grande choses, de très grandes choses et Esus aimera ça ! Oh oui il aimera ca et il nous récompensera et l’amour d’Esus pour ses serviteurs est aussi fort que son courroux pour ceux qui le dénigrent ! Alors suis le chemin de la vérité ! Suis le chemin de la lumière ! »
Mes yeux s’illuminaient de la flamme de la passion, mon premier converti ! Comme Esus devait être fier de moi de là où il me regardait !