La pluie tombait à travers l'épais feuillage émeraude de la forêt. Chaque goutte qui tombait apporter sa note mélodieuse dans la mélodie que jouait l'orage. Jalice était là, au pied d'un arbre, à se protéger de la pluie. Elle avait revêtu son armure pour se protéger de la pluie et pour la laver du sang séché d'un sanglier, qu'elle avait abattu pour se nourrir. La jeune femme écoutait péniblement la pluie tombait : le son des orages approchant lui était insupportable, et elle ne supportait déjà plus ce temps grisâtre, qu'aucun être ne pouvait envier – sauf bien sûr les limaces et escargots -. La pluie continuer de tomber, et tout sembler indiquer que cette journée était, et allait être encore sans aucun intérêt pour la paladin...

… puis un puissant cri aigu vint la faire sursauter. D'un bond, Jalice se releva, empoigna ses affaires d'une main et son marteau de l'autre. Les oiseaux qui s'étaient réfugiés de la pluie s'envolèrent un temps, et tracèrent de leur vol terrifié la position du cri. Ignorant la foudre, la boue qui salissait ses bottes de cuir et les quelques affaires qu'elle laissa tomber, Jalice continua de courir vers le lieu de ce hurlement : elle n'était plus qu'à quelques centaines de mètres.

La jeune paladin put apercevoir après quelques minutes de course effrénée une maisonnette isolée, dans une petite clairière profonde. Toute était barricadé. Les fenêtres fermées, la porte bloquée par une planche. Il devait y avoir une porte secondaire, ou une entrée forcée, voir même une fenêtre arrière, non-barricadée... mais Jalice n'était pas de ce genre, à réfléchir longuement à des solutions. Elle leva son marteau en arrière, le saisissant de ses deux mains en lâchant ses affaires, et fonça tête baissée contre le mur de bois, pivotant comme une toupie pour écraser le mur d'un coup de masse puissant. Elle poussa un cri de combat, avant de briser le bois comme une baguette :

«MJOOOOOOOLNIR ! »

L'élan de la jeune femme manqua de la faire tomber, mais celle-ci put garder pieds au sol en plantant son talon droit dans le sol boueux.

Jalice leva la tête vers la maisonnette, considérant quelques secondes plus tard son impulsivité, et son action trop rapide.

Jalice observa un temps ce qui restait de son entrée fracassante : un homme tomba lourdement sur le sol, le crâne brisé. Le sang se macula
doucement le plancher d'une douce teinte rouge, et figea de peur les survivants. L'un plus jeune était lui aussi dans les pommes, mais semblait respirer encore.

Lorsque tout les regards eurent finis de s'abreuver du carnage, ceux-ci se portèrent sur la femme au marteau. La jeune femme observa longuement la demeure :
il s'agissait là d'une cabane qui semblait avoir été abandonnée puis réinvestie par des bandits : il y avait des lits de pailles et de cuir, ainsi que plusieurs
ressources et biens accumulés dans de grandes sacoches de coursier. Plus loin dans la pièce, de multiples caisses de bois remplies de pièces d'armes, d'armures
ou de vêtements bourgeois. Il ne faisait plus un doute pour Jalice que cette maison était une véritable demeure de pauvres pillards peu intelligents.

Continuant de décrire la pièce de son regard, elle entendue une voix un instant, venant d'en bas. Tout d'abord, elle n'y prêta guère attention, avant de descendre
ses yeux vers le sol. Elle put alors découvrire le furry qui était là, et son étrange compagnon. Elle lui lança un regard noir, le confondant d'abord avec un de ces bandits.
Lorsque celui-ci lui montra ses mains, elle comprit alors qu'il n'était qu'un otage, et qu'il devait être sans doute l'auteur de ce puissant cri. Elle se pencha un instant,
écoutant ce que lui disait le loup, avant de défaire ses liens.

"Que s'est-il passé ?" demanda t-elle en soupirant.

Jalice se releva, tendant sa main au furry pour le relever, puis foudroya de nouveau, de ses pupilles rougeoyantes, les bandits. Elle semblait attendre le moindre mouvement
de la part de ces malandrins pour leur écraser le crâne à coup de marteau, et n'avait pas l'air d'être du genre à épargner les mauvais viellards. Elle laissa ensuite
sa tête tournait vers le furry, et lui tendit sa main, comme une poigne d'honneur :

"Mon nom est Jalice. Soeur Jalice Kain, Adoratrice. Et toi ? qui es-tu ? c'est toi, n'est-ce-pas, qui a poussé ce cri aigu des plus... virile ?"

Elle esquissa un sourire amical, puis essuya son armure des débris et de la poussière des décombres. Son marteau était maculé de sang, quelques bouts de chair et de crâne. Jalice se pencha un instant vers une des caisses de bois, et sortit une sacoche : elle lui tendit alors en un autre sourire.

"Fais pas ton timide. Tiens, ces bandits n'ont pas besoin de tout ça. Tu peux prendre ce que tu veux, et je revendrai le reste. Marché conclu, p'tit loup ?"

Jalice continuait à fouiller le bazar, alors que le jeune loup près d'elle interrogeait l'un des hommes au sol, d'un ton dur. Elle n'y prêta guère attention, continuant son exploration des nombreux butins, puis, lorsque le loup commença à s'émerveiller sur un parchemin, elle se tourna pour venir observer par dessus son épaule. Elle observa d'abord celui-ci passait sa main sur le papier, puis détailla les diverses cartes du regard : elle n'y connaissait que trop peu de choses pour donner un avis formel, et se contenta de lui répondre, lorsque celui-ci posa sa question :

"Ça ressemble à... une carte. Des cartes, visiblement... mais, ehm. Je ne sais pas lire ce genre de papier, moi. Si ça t'intéresse tant, tu peux les garder, je ne pense pas que cela me serve personnellement."

La jeune dame passe sa main sur son menton, relavant son regard vers les objets divers, puis esquissant un sourire. Elle baissa son regard amusé sur le furry près d'elle, avant de venir récupérer son marteau pour le rattacher à sa ceinture, laissant le métal de l'arme claquer contre la jambière. Malgré le sérieux que la paladine dégageait, celle-ci restait la plus amicale possible avec le loup, sa voix teintée entre l'amusement et la curiosité. Elle posa alors son index ganté sur la carte que tenait celui-ci, et désigna les inscriptions :

"Ca, je ne saurais absolument pas le traduire, mais nous devrions trouver quelqu'un en ville qui puisse s'en charger."

Elle tapota l'épaule du loup, avant de se pencher en avant pour récupérer quelques piécettes d'or tombées de la poche d'un des bandits. Elle les lui tendit alors, un sourire aux lèvres, avant de poursuivre :

"Avec ces quelques pièces, nous pourrions peut-être trouver quelqu'un en mesure de nous aider. Concernant ces bandits, je doute qu'ils ne bougent avant un petit bout de temps. Surtout celui-là."

Elle désigne l'homme au crâne éclaté, puis se tourna vers les autres, souriante, cherchant à les faire fuir sous la peur, tenant fermement le manche de sa masse de sa poigne d'acier. Les hommes encore saufs tremblèrent comme des mouches, avant de détaler comme des lapins. L'un d'eux tenta bien de jouer les héros, brandissant une dague, mais sa peur vont le rattraper, et il se mit à courir pour fuir, suivant ses prédécesseurs. Jalice frappa son talon sur le sol, puis ria un instant :

"Es-tu bien certain d'avoir été capturé par ses couards ?"