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C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon]

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MessageSujet: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeJeu 13 Nov 2014 - 23:10
Il faisait nuit noire maintenant qu’Erya achevait son travail. Au sens propre du terme. Alors qu’il retirait sa dague, le corps sans vie s’écroula à terre. Il ferma les yeux de sa victime, ainsi que ceux du garde qu’il avait dû abattre. C’en était devenu une manie, un toc. Ces yeux vides qui lui rappelaient tant de victimes et de souffrance, il ne les supportait plus.

Alors qu’accroupit, il nettoyait sa lame, une douleur l’élança au bras gauche. Passant rapidement la main au niveau de l’origine de la douleur, il lâcha un soupir résigné. Le garde s’était rudement bien défendu. Il avait réussi le toucher avec son épée, puis une fois l’épée envoyée au loin, à lui porter quelques coups dans le ventre. L’assassin se dirigea nonchalamment vers la salle de bain, il était maintenant le seul être encore vivant dans cette demeure.

S’approchant du grand miroir, il observa la blessure. Il grimaça de douleur quand il écarta brièvement les bords afin de voir la gravité de la blessure. Erya jura : l’entaille était relativement profonde et saignait bien. Attrapant une serviette propre qu’il imprégna légèrement d’eau, il la plaça sur la blessure, sous sa chemise. Elle était assez fine pour ne pas être remarquée une fois sa longue cape sur le dos.

Apercevant du coin de l’œil l’épée qui l’avait blessé, il alla essuyer son sang. Alors qu’il déposait un rubis étincelant bien en évidence sur la blessure mortelle de sa victime principale, signe unique du passage de Shadden, Altaïr lui signala l’arrivée d’humains. Il rabattit d’un geste rapide sa large capuche et s’enfuit silencieusement du lieu du meurtre.


A peine une vingtaine de minutes plus tard, Erya était en pleine ville, seul. Altaïr n’avait pas pu chasser la veille. Lui-même tombait de fatigue et sa blessure le lançait constamment. Il savait que dans cet état, il n’était pas sûr de dormir seul, surtout que la rumeur de la présence de Shadden dans la ville commençait déjà à circuler par le biais du bouche-à-oreille. Il avait donc décidé de ne pas dormir seul. Il paierait  une jeune femme, sûrement une prostituée, juste pour dormir à deux dans une chambre. L’une d’entre elles lui avait affirmé que certains hommes n’attendaient d’elles qu’une présence réconfortante. Ce n’était pas la première fois qu’il avait recours à cette méthode. En choisissant une jeune femme timide, elle serait rassurée de se voir offrir une nuit au chaud mais se réveillerai à chaque bruit suspect. Et celle-ci ne viendrait pas lui faire les poches.

Au détour d’une ruelle, il entendit une mélodie qui attira sa curiosité. L’air lui rappelait quelque chose, et il avait un soupçon de tristesse. Une foule s’amassait autour d’une jeune femme jouant de la flûte. Jouant des coudes, il s’approchait de ce qu’il s’avérait être une hybride avec deux grandes cornes recourbées. Ce n’était pas choquant pour autant. Avec sa longue robe, elle avait l’air frêle.

A la fin du dernier morceau, la foule se dispersa lentement. Erya resta un peu à l’écart à observer ses grands yeux verts-gris qui observait tout autour d’elle, les sourires aimables qu’elle adressait aux passants qui lui donnaient la pièce et ses gestes délicats. Il cherchait à déceler si elle pouvait représenter un quelconque danger. Ce fut seulement lorsque deux personnes passèrent non loin de lui en parlant de lui qu’il se décida à aller vers l’hybride. La rumeur enflait.

- Bien le bonsoir, demoiselle. Dit-il en glissant deux pièces d’or dans le récipient. La soirée a-t-elle été fructueuse ?

Erya ôta sa capuche, laissant découvrir ses cheveux blonds et un sourire amical. Puis, réellement curieux, il demanda :

- Dites-moi, quelle était la dernière musique que vous avez jouée ? Il me semblait la connaître ...

Il gardait un œil sur les allers et venues des passants, mais surtout des représentants de la loi. Il prenait aussi conscience que de plus en plus de gens évoquait Shadden. Il hésita un instant puis se lança :

- Que diriez-vous de gagner un peu plus d’argent en passant la nuit au chaud dans un vrai lit ?




{Voilà ~ J'espère que ça te conviens Smile}
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeVen 14 Nov 2014 - 1:32
La caravane avançait lentement aujourd’hui, les nuages les dépassant sans aucun effort et Maeve soupirant en levant les yeux au ciel, enviant le vent. Elle était assise sur le banc du conducteur de sa petite roulotte et Jojo sa mule, un pas devant l’autre, balançait sa tête au rythme des pas. Elle fredonnait quelconque mélodie quand elle entendit le bruit de sabots qui approchait rapidement d’elle. Levant le regard, elle aperçut Aedern, un musicien avec qui elle performait souvent.

- Maeve, tu vas être seule ce soir à l’auberge de la souris verte.


- Ah? Pourquoi ce changement de plan?

- Skeggi s’est blessé et doit se reposer, je prends sa place. Les autres ont déjà quelque chose d’autre de prévu dans une autre partie de la ville. Tu vas voir, personne ne va te manger…


Un regard sous-entendu suivit cette dernière déclaration et Maeve fit semblant de se fâcher, mais ne put empêcher un grand sourire de fendre ses lèvres.

- Mais oui, mais oui, pense à moi qui se fait manger pendant que tu dors tout seul ce soir toi.

- De toute façon, t’es trop sauvage pour laisser un homme te toucher.


- Je suis trop propre pour TE laisser me toucher, nuance!


La joute verbale se poursuivit un peu, jusqu’à ce que les portes de la ville soit en vue. Aedern repartit vers l’arrière de la caravane, là où les marchands se situait. Skeggi était un des hommes de main de la caravane et lui blessé, il fallait impérativement quelqu’un pour le remplacer. Les artistes, certes très important, ne faisait pas rouler la caravane au niveau monétaire et il était normal de prendre un artiste pour remplacer la main d’œuvre, même si ça voulait dire qu’elle allait être tout seul dans la Souris Verte ce soir. Elle se cala dans son banc en pensant à ce qu’elle pouvait bien jouer le soir… M’enfin, l’improvisation était son ami!
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Plus tard dans la soirée.

L’ambiance à la Souris Verte se réchauffait progressivement, les gens semblaient boire de plus en plus, manger à grande bouchée et l’aubergiste la regardait avec un regard bienveillant. Elle se sentait en sécurité relative et la soirée se passa sans anicroche, toute en douceur. Elle avait entendu des rumeurs de Shadden, l’assassin aux tatoos qui ne manquait jamais sa mission, des rumeurs comme quoi il serait en ville. C’était l’occasion de tester la ballade qu’elle avait entendu il y a peu de temps dans une autre ville sur cet assassin, et cette ballade en valait bien une autre.

Accordant les cordes d’un petit luth, elle s’assied sur un tabouret en éclaircissant sa gorge.


Né d’un cauchemar
Sur cette terre, vu comme une tare
Sur son corps vit une cicatrice rubis
Vive comme le sang, sombre comme la nuit

La dague à sa main
Ses victimes meurent au matin
Leurs corps virent une cicatrice rubis
Vive de leur sang, soupirant dans la nuit


La ballade allait ainsi, contant les prouesses de l’assassin, courte mais sanglante, comme l’histoire de l’être qui l’a inspiré. Maeve prenait toujours ces histoires à la légère, après tout, une histoire est faite pour être exagérée et amplifiée, personne ne veut savoir l’histoire de Bob le fermier après tout. Il restait encore une dernière chanson et le tavernier allait jeter les saoulons dehors, comme il indiqua à la jeune barde. Elle hocha la tête et sortie la flûte de son sac, et entama une chanson douce, qui prêtait aux souvenirs heureux et qui, elle le savait, déliait les poches de son auditoire.

D’ordinaire, pendant ses prestations, elle pouvait savoir de quelle humeur était son auditoire, et ce, de manière assez précise. Elle voyait cela comme une simple connexion entre l’artiste et son auditoire, mais ce soir, il y avait quelque chose qui clochait dans l’air. Un nouveau venu, vêtu d’une grande cape, qui se tenait dans un coin de la pièce. Elle ne savait quoi penser de lui… Il avait l’air pressé, fatigué, dans l’urgence de trouver quelque chose, mais quoi? Elle n’avait aucun moyen de le savoir, alors elle finit sa chanson et se préparait à partir, ramassant l’argent que les gens lui donnaient et refusant poliment les invitations des hommes à les retrouver dans leur lit. Elle leva les yeux et le vit, l’inconnu qui dégageait tant d’émotions fortes et… pas nécessairement négatives, mais différentes et troublantes.

- Bien le bonsoir, demoiselle.


Il glissa deux pièces et elle entrevit l’éclat de l’or, à sa plus grande surprise. Il n’était peut-être pas l’exemple de la joie incarnée, mais il n’était pas pauvre!

-La soirée a-t-elle été fructueuse ?


Elle offrit un sourire en coin et un regard intrigué à l’inconnu qui venait de lui donner plus d’argent qu’elle en faisait en trois lunes, et de loin.

-Grâce à la générosité de messire, elle a été la plus fructueuse que j’ai jamais vue.

Il descendit sa capuche et elle put voir des cheveux mi long, blonds, se dégager et un sourire amical apparaître dans son visage. Quelque chose venait de changer, mais elle ne saurait dire quoi. Peut-être avait-il une histoire à raconter, une histoire qui allait l’intéresser. Elle avait un 6e sens qui lui disait quand les affaires allaient être mauvaises et peu importe si c’était vrai ou non, elle avait l’impression que cette homme allait être une bonne affaire. Non, pas juste à cause des pièces d’or qui avait rejoint sa bourse, pour d’autres raisons aussi. Autour d’elle, les gens la félicitait sur sa ballade de Shadden, qui semblait avoir été très populaire ce soir.

- Dites-moi, quelle était la dernière musique que vous avez jouée ? Il me semblait la connaître ...


- Vous avez du entendre la ballade de Shadden l’assassin! Elle a été très populaire ce soir, apparemment il est en ville ce soir. Si vous voulez mon humble avis, ce sont des histoires d’hommes de fond de taverne, peu importe s’il est ici ou pas, ses prouesses ont été exagérées pour le rendre plus intéressant.


Elle s’inclina légèrement en lui faisant un clin d’œil

-Je connais ça, c’est mon métier de rendre les histoires inintéressantes, intéressantes.


Il semblait devenir de plus en plus nerveux pourtant, elle pouvait le sentir. Elle savait qu’il y avait une anguille sous la roche et elle n’avait aucun moyen de le découvrir! Si seulement elle pouvait passer un peu plus de temps avec ce mystérieux étranger. Elle était curieuse, plus que curieuse même.

- Que diriez-vous de gagner un peu plus d’argent en passant la nuit au chaud dans un vrai lit ?


Voilà sa chance! De toute façon, elle savait très bien que personne ne l’attendait ce soir. Elle était seule dans la ville et voilà une occasion de faire un peu plus d’argent! Le seul problème… Elle ne voulait pas avoir de relation sexuelle avec cet homme. Au pire… Elle pouvait toujours le saouler et lui faire croire qu’ils en avaient eu.

Malgré sa détermination à ne pas laisser cet homme la toucher plus que nécessaire, elle ne put s’empêcher de rougir légèrement, pas plus qu’elle fut incapable de répondre avec l’assurance qu’elle a toujours eu.

-Ce n’est pas de refus, étant donné votre générosité… Mais je ne suis pas une femme de joie, j’ai encore une certaine pudeur je crains… Il y a du vin de disponible là où il y a votre lit?
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeVen 14 Nov 2014 - 15:32
- Vous avez du entendre la ballade de Shadden l’assassin! Elle a été très populaire ce soir, apparemment il est en ville ce soir. Si vous voulez mon humble avis, ce sont des histoires d’hommes de fond de taverne, peu importe s’il est ici ou pas, ses prouesses ont été exagérées pour le rendre plus intéressant.

S’inclinant légèrement, elle lui fit un clin d’œil d’un air de conspiration avant d’ajouter :

- Je connais ça, c’est mon métier de rendre les histoires inintéressantes, intéressantes.

- Voyez-vous ça ? Alors si vous me l’affirmez avec autant de ferveur, je ne peux que vous croire et je me sens entièrement rassuré. Shadden n’a que mieux se tenir !

Il lui fit un sourire en coin. Sans s’en rendre compte, elle venait juste de l’insulter en le faisant passer au niveau de ces opportunistes coupe-gorges qui attendent les imprudents au fond des ruelles que l’on aurait glorifié pour une raison débile. Mais il s’en fichait, il appréciait son franc-parler.

Alors que la jeune barde acceptait son offre, une prostituée, qui avait vu les deux pièces d’or du jeune demi-elfe, s’agrippa au bras de ce dernier et jura de lui offrir une nuit des plus torrides. Erya ferma les yeux un court instant, elle appuyait fermement sur sa blessure et il eut droit à un élancement dans tout le bras et l’épaule. Regardant fixement la jeune musicienne, il lui répondit froidement :

- Je vous remercie, mais je préfère mille fois la compagnie de cette jeune barde de talent.

Cette dernière foudroya du regard sa rivale avant de s’éloigner en lançant un "Sale garce d’hybride !". Il y eut un bref silence surpris dans la taverne, puis les discussions reprirent. Erya sourit avec compassion à la jeune musicienne. Lui aussi était hybride, il savait ce qu’elle devait endurer. Une chance pour lui qu’il ait l’apparence d’un simple humain.

- Je m’appelle Erya. Et pour répondre à votre question, il y aura autant de vin que vous le désirez. Et si vous souhaitez, je ne sais pas moi, ... *il réfléchit un instant* ... des fraises, eh bien vous en aurez.

Il prit sa main et la posa au creux de son coude, de manière qu’elle soit à sa droite. L’autre imbécile avait réactivé la douleur de sa blessure.

- Pouvons-nous y aller ?

Ils devaient se dépêcher pour éviter les interrogatoires des représentants de la loi à propos de Shadden. Une fois sortis, ils marchèrent un peu en silence, chacun plongé dans ses propres pensées. Puis, il réalisa qu’elle était peut-être attendue quelque part par ses camarades de voyage.

- Mais au fait j’y pense, vous devez faire partie d’une caravane. N’y avait-t-il donc personne qui souhaitait vous accompagner ? Ou bien peut-être que vous voyagez toute seule ?

Un peu plus tard, alors qu’ils prenaient à droite, il était quand même curieux de ce que l’on disait de lui, l’assassin relança la conversation :

- Vous semblez connaître beaucoup de chose de ce Shadden. Et pourtant, vous ne semblez pas le craindre un seul instant, n’est-ce pas ? Vous êtes bien courageuse, car, ne dit-on pas qu’il peut vous transpercer de sa lame si vite que vous n’avez même pas le temps de vous en rendre compte ? ajouta-t-il sur un ton de conspiration moqueur. Ou bien est-ce vous qui jouez avec ses aventures et les rendez aussi exagérément intéressantes ? Vous devez être au courant de ses derniers faits vous ? Moi j’en ai à peine entendu parler ...

Tout pendant qu’il ne serait pas en sécurité dans une chambre d’hôtel, il craignait d’être suspecté, même s’il n’y avait aucune chance que cela arrive. Un couple marchant tranquillement dans la rue ne serait pas soupçonné. Pourtant, il surveillait ce qu’il se passait autour deux, tout en étant intrigué par la jeune hybride.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeVen 14 Nov 2014 - 18:56
La soirée s’annonçait intéressante avec le jeune homme qu’elle avant devant elle. Intrigué par cet être de contradiction, elle avait décidé d’aller contre ses habitudes et d’accepter de se faire un peu plus d’argent en le rejoignant dans son lit. Peut-être était-ce la pire idée du monde, peut-être allait-elle entendre des histoires à lui couper le souffle, ou peut-être qu’elle s’imaginait tout dans sa tête et qu’elle allait simplement passer une nuit banale avec un amant banal. Au pire aller, le vin est toujours une aide précieuse dans ce genre de situation.

Elle finissait à peine sa phrase qu’une prostituée dont les cheveux étaient clairement teints au henné et qui semblait avoir autant d’intelligence que le fond d’une chope vide s’accrochait au bras de son interlocuteur. Passé le choc initial, elle ressenti un quelque chose d’étrange, une vague aigue, aigre, mais elle ne pouvait dire d’où elle venait. Son regard fit rapidement le tour de la pièce, sans succès. Revenant à la situation présente, elle perçut la fin de la phrase de l’homme blond et l’insulte de la pute. Elle savait très bien que les gens de sa race n’étaient pas les mieux vus, mais elle ne tolérait pas les insultes. Dans la caravane, tous étaient un exemple de tolérance et d’appréciation non pas des cornes ou des sabots, mais de l’utilité et de la fiabilité. Les gens de sa tribus sont des gens fiers, différents des hybrides sans scrupules qui pullulaient dans les royaumes. Elle frappa le sol de son sabot avec colère et se retint de justesse de lancer des insultes à la prostituée qui s’éloignant avec un mouvement de hanche grotesque.

- Je m’appelle Erya. Et pour répondre à votre question, il y aura autant de vin que vous le désirez. Et si vous souhaitez, je ne sais pas moi, ... des fraises, eh bien vous en aurez.

Erya? Ce nom ne sonnait pas féminin? Mais c’était une voix d’homme, et un corps… Oups. Androgyne. Mais une femme ne demande pas à une autre femme de réchauffer son lit! Un homme donc. L’inquiétude passagère, soulignée par un bref haussement de sourcil, se fit remplacer par un sourire intrigué.

- Des fraises? Pour manger ou pour…

Elle laissa sa phrase en suspens. Bien sûr qu’elle connaissait quelques trucs pour faire plaisir aux hommes, elle n’était pas une petite vierge effarouchée. Elle avait eu un amant régulier dans une autre région, mais c’est une histoire pour un autre jour. Son sourire toujours accroché aux lèvres, elle fit battre ses longs cils de biche et dans son regard, une pointe de moquerie était accrochée. Elle devait bien le mettre en confiance si elle voulait apprendre ce qu’il y avait de si mystérieux chez lui. Elle en était certaine, son énergie lorsqu’il était rentré dans la pièce était heurtée, en quête désespérée de quelque chose… À elle d’apprendre quoi.

L’histoire de la vague désagréable qui était arrivée en même temps que la pute la travaillait toujours dans un coin de sa tête, mais elle ne pouvait laisser ce sentiment étrange prendre le dessus d’elle. *Pense à ça comme un spectacle, prends un rôle, apprends ce que tu veux et tu vas pouvoir penser à autre chose plus tard…*

Elle acquiesça gracieusement de la tête en prenant son bras comme une lady, ou du moins comme sa mère lui avait appris. En passant à côté de la prostituée de plus tôt, elle lui fit un grand sourire condescendant en se rapprochant d’Erya.

- Mon nom est Maeve, et oui je fais partie d’une caravane. Une des caravanes des Lendas. J’étais sensée être avec un ami, mais sa présence était plus nécessaire avec les marchands ce soir. Une hybride comme moi qui voyage toute seule serait beaucoup trop suspect, et beaucoup trop dangereux… Surtout avec Shadden dans les parages!

Elle lui offrit un clin d’œil moqueur, alors qu’il la relançait sur le sujet de l’assassin. Tant mieux s’ils avaient trouvés un sujet facile sur lequel ils pouvaient discuter, bien que le silence soit d’or parfois, en ce moment il aurait été maladroit et aurait mis un malaise.

- Vous semblez connaître beaucoup de chose de ce Shadden. Et pourtant, vous ne semblez pas le craindre un seul instant, n’est-ce pas ? Vous êtes bien courageuse, car, ne dit-on pas qu’il peut vous transpercer de sa lame si vite que vous n’avez même pas le temps de vous en rendre compte ?

Poursuivant sur un ton de conspiration où elle voyait bien une pointe de moquerie.

- Ou bien est-ce vous qui jouez avec ses aventures et les rendez aussi exagérément intéressantes ? Vous devez être au courant de ses derniers faits vous ? Moi j’en ai à peine entendu parler ...

Elle réfléchit quelques secondes, si elle y croyait ou non. Croyait-elle à sa légende? Non. Croyait-elle à son existence? Peut-être, oui… Son ton était un peu plus sérieux, mais elle avait toujours un léger sourire aux lèvres.

- Je crains tous ceux qui sont capable de bouger dans l’ombre et de m’attendre avec une dague, et peu importe si c’est Shadden ou un rat de fond de ruelle, je préfère prendre les jambes à mon cou que de vérifier si, effectivement, je peux me rendre compte qu’il me tue avant qu’il ne le fasse. Voyez, je ne suis qu’une artiste, et je serais bien en peine de défendre ma peau s’il le fallait.

Elle réfléchit quelques instants avant de poursuivre avec un extrait de la ballade :

À côté de Shadden, son totem
Nulle décision, nul dilemme
Leurs corps cicatrice de rubis
Vivant de sang et d’hurlement dans la nuit

Sauvages et sans loi
Se nourrissant des âmes sans voix
Préservant jalousement les cicatrices de rubis
Coulent avidement le sang des étoiles de la nuit
Alors qu’elle chantait, elle perçut clairement quelque chose. Le sentiment de plus tôt, aigüe, désagréable, venait de lui. Elle pouvait maintenant mettre un mot sur le sentiment, douleur! Il était en souffrance, mais elle ne pouvait dire pourquoi et peut-être que tout cela faisait partie du mystère à résoudre, après tout… Et elle ne voulait pas l’effrayer. Elle ne savait pas comment elle avait pu percevoir ce sentiment, et surtout, pourquoi il revenait alors qu’elle chantait.

- Je ne crois pas aux rumeurs des vieux ivrognes de taverne, je ne crois pas qu’un être vivant soit capable de faire équipe avec un véritable Shadden et de se nourrir d’âmes et d’étoiles. C’est bien poétique, mais la réalité est sûrement terriblement banale.

Elle ne pouvait plus s’en empêcher. Elle pouvait le ressentir, quelque chose d’étrange émanait de lui. Un sentiment d’insécurité, un sentiment d’urgence, de douleur, tout ça mélangé dans une sérénité, un calme stoïque et aussi dur que du diamant. Faisant un pas plus rapide, elle se planta devant lui et le fixa de ses grands yeux. Elle allait le faire. Elle allait le confronter, elle venait de se mettre dans une situation où elle ne pouvait plus reculer. Yeux dans les yeux, si proche qu’elle pouvait sentir son haleine, elle s’était acculée elle-même au pied du mur. Pourquoi hésitait-elle maintenant?

Maudit soit ses instincts! Maintenant n’était pas le bon moment pour en parler. Peut-être plus tard, peut-être jamais. Pas maintenant.

- Heu… Où est-ce qu’on va exactement?

C’était le mieux qu’elle puisse faire pour cacher son intention première, mais elle n’avait jamais dit être la meilleure menteuse.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 15:50
Elle sembla réfléchir un instant, comme pour mettre en place ses idées.

- Je crains tous ceux qui sont capable de bouger dans l’ombre et de m’attendre avec une dague, et peu importe si c’est Shadden ou un rat de fond de ruelle, je préfère prendre les jambes à mon cou que de vérifier si, effectivement, je peux me rendre compte qu’il me tue avant qu’il ne le fasse. Voyez, je ne suis qu’une artiste, et je serais bien en peine de défendre ma peau s’il le fallait.

Puis elle se mit à chanter un extrait d'une ballade connue, peut-être une des premières. Cela lui rappela sa formation d'assassin et certains mauvais souvenirs reparurent. Cependant, il continuait de la regarder un demi-sourire aux lèvres, elle la jeune barde qui se moquait de Shadden, et juste sous son nez qui plus est !

- Je ne crois pas aux rumeurs des vieux ivrognes de taverne, je ne crois pas qu’un être vivant soit capable de faire équipe avec un véritable Shadden et de se nourrir d’âmes et d’étoiles. C’est bien poétique, mais la réalité est sûrement terriblement banale.

Erya s'esclaffa, elle n'avait pas tout à fait tort.

- Je suis bien d'accord qu'il ne faut pas tout croire. Mais ce Shadden doit bien avoir fait quelque chose pour qu'on lui témoigne autant d'intérêt, non ?

D'un coup, elle se planta devant lui. L'assassin s'arrêta tout près d'elle en levant les sourcils, se demandant ce qu'il lui prenait. Puis il vit sa détermination tomber d'un coup.

- Heu … Où est-ce qu’on va exactement ? Bafouilla-t-elle.

Son visage se détendit et il sourit d'amusement devant cette évidente prise de décision ratée. Il leva la main à hauteur de ses yeux et tendit le doigt, indiquant un hôtel à peine dix pas plus loin.

- Juste ici.

Puis passant son bras droit autour de sa taille, il lui lança un regard malicieux tout en l'entraînant vers l'hôtel :

- Et moi qui croyais que vous alliez m'embrasser ...

Arrivés à l'intérieur, il lui demanda de l'attendre dans l'entrée le temps qu'il prenne une chambre au bureau situé quelques mètres plus loin. Alors qu'il demandait une chambre pour deux, le responsable des lieux regarda Maeve de haut en bas, puis de bas en haut et clama d'une voix forte :

- Les hybrides ne sont pas acceptés ici !

Puis l'homme tendit lui tendit une clé comme s'il ne c'était rien passé. Erya fit briller une pièce d'or et se mit à négocier avec l'homme. Ce fut assez facile, l'argent facilite toujours les négociations. Il obtint la chambre la plus confortable avec salle de bain attenante. Alors qu'il revenait vers la jeune barde, l'homme lui lança :

- Les escaliers viennent tout juste d'être vernis, messire. Je vous serais gré de ne pas les abîmer si cette hybride n'avait pas de pieds normaux.

Erya foudroya l'homme du regard avant de rejoindre Maeve. Ce dernier s’éclipsa rapidement. Arrivé à sa hauteur, il lui sourit énigmatiquement. Puis il se baissa légèrement et la porta dans ses bras.

- Pour protéger vos petits sabots. *Il soupira * Je vous aurait bien permis de rayer leur escalier pourtant ...

Prenant sur lui, il se mit à monter les marches. Il n'y avait qu'un seul étage à monter. Bien qu'il ait fait en sorte de la porter plus d'un côté que de l'autre, sa blessure l'élançait. Non qu'elle soit lourde, loin de là, mais cela tirait sur son bras. Il conserva un visage impassible, le regard fixé sur les marches devant lui. Puis il la déposa souplement au sol.

- Premier étage, vous êtes arrivée au terminus. Enfin … il nous reste plus qu'à trouver notre chambre.

La clé indiquait le numéro 1-52. Elle se situait un peu plus loin sur la gauche. Arrivés devant, il se figea un instant le temps d'écouter d'éventuels bruits suspects. Puis il ouvrit la porte et laissa passer la jeune barde. Une fois qu'ils furent tous les deux entrés dans la chambre, il ferma instinctivement la porte à clé et observa la chambre.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 17:19
Une chance pour elle, il ne sembla pas prendre au sérieux ce qu’elle venait de faire, son momentum gâché par son hésitation semblait à peine le faire sourire. Lui pointant une direction quelconque, elle ne revint à la réalité que lorsqu’il mit son bras autour de sa taille en lui jetant un regard malicieux.

- Et moi qui croyais que vous alliez m'embrasser ...

Elle sentit le rouge lui monter aux joues suite à cette dernière déclaration, elle oubliait presque sous quel prétexte elle avait réussi à se rapprocher de cet homme mystérieux. Ses lèvres s’étirèrent en sourire timide en elle prit la parole d’une voix douce et enjôleuse.

- J’attends de voir si vous avez raison pour les fraises…

Quelques instants plus tard, entrant dans l’auberge, elle put immédiatement voir que cet endroit était d’un luxe qu’elle ne se permettrait jamais dans sa vie. Les murs lambrissés étaient couverts de cadres, de peintures, et l’aubergiste semblait briller comme un sou neuf. Peut-être était-ce l’excès de cire sur son crâne chauve, mais il semblait même être entouré d’une aura de richesse. Elle connaissait quelques membres de la caravane aux mains déliées qui auraient donné cher pour être à sa place. Cependant, sa bonne impression du maître des lieux s’effaça lorsqu’elle sentit son regard sur elle. Habituée, elle savait très bien ce qui allait se passer par la suite. Elle allait être sortie de force, rejetée à cause qu’elle n’est pas humaine. Bien sûr, il fallait s’y attendre, une hybride… Elle s’y était habituée, mais la différence des mentalités entre les gens de la caravane et les humains des villes comme lui la décontenançait toujours.

- Les hybrides ne sont pas acceptés ici !

Eh voilà, on y était. Elle voulut s’excuser auprès d’Erya, mais sa phrase n’eut même pas le temps de sortir de ses lèvres qu’il avait pris soin de tout. Une pièce d’or de moins dans sa bourse, une clé de plus dans ses mains, elle fronçait les sourcils avec un regard qui voulait dire *ce n’était pas la peine* lorsqu’elle entendit la dernière phrase de l’aubergiste.

- Les escaliers viennent tout juste d'être vernis, messire. Je vous saurais gré de ne pas les abîmer si cette hybride n'avait pas de pieds normaux.

Elle ne pouvait y croire. Pour qui se prenait-il? Ah oui, un humain riche. Elle en avait assez de ces arrogants qui croyaient que la seule *normalité* de ce monde était la leur et qu’elle, en tant qu’hybride, était un genre de monstre qui défiait leur petit monde parfait. Elle tapa du sabot nerveusement avant de se rendre compte qu’Erya la soulevait du sol et montait les escaliers avec elle. Mais, n’était-il pas blessé? Elle avait bel et bien ressentie de la douleur chez lui, quelques instants plus tôt, alors pourquoi faisait-il ces efforts pour elle? Non, pas pour elle, pour le patron de l’établissement et ses escaliers cirés, bien sûr. Elle n’était pas normale, et lui oui, après tout…

Malgré la dernière phrase de l’homme, son humeur s’assombrit légèrement. Il ne semblait pas lui tenir rancune d’être hybride, mais ne prendrait jamais sa défense non plus. Après tout… Il était comme eux. Comme lui en bas. Du moins, c’était ce qu’elle croyait.

Il la fit entrer dans la chambre la première et ils observèrent la chambre en silence pendant quelques instants. Grande, propre, les planchers vernis – elle remarqua le plancher avec un sourire quelque peu vicieux, le lit était assez grand pour trois personnes confortables et semblait duveteux à souhait. Les draps de coton blanc sentait le savon, il n’y avait aucune trace d’insecte et de quoi que ce soit qui serait considéré *malpropre*. Faisant glisser sa main sur le duvet de plume d’oie qui couvrait le lit, elle se retourna vers Erya avec des grands yeux émerveillés. Elle qui était habituée à dormir sur le sol nu, sur le bois ou un lit de feuille lorsqu’elle avait du luxe, tout ceci était beaucoup trop.

- C’est… C’est trop. Et tu n’aurais pas dû dépenser pour l’aubergiste, j’aurais pu t’envoyer une de mes amie humaine qui t’aurais sûrement apportée plus de plaisir que moi, et beaucoup moins de problème…

Il était vrai qu’elle connaissait plusieurs filles de son âge qui aurait pu lui faire passer une nuit beaucoup plus intéressante qu’elle. Pourtant, elle était quand même heureuse qu’il l’ait choisi elle, car elle avait sentie quelque chose sous la surface de cet homme que ses amies n’auraient certainement pas pu voir, quoi qu’elle ne sache pas encore pourquoi elle pouvait sentir ce genre de choses tout d’un coup.

- Peu importe, je suis là maintenant… Et tu m’as implicitement promis qu’il y allait avoir du vin et même des fraises! Alors je vais aller voir en bas s’il y en a.

Et voilà que l’expédition commençait. Elle savait très bien qu’elle allait se faire claquer quelques portes au nez, mais elle n’a qu’à mentionner qu’elle vient de la part de la chambre 1-52, la rumeur de la pièce d’or devait avoir fait le tour de l’hôtel depuis le temps. Elle descendit les escaliers vernis, sachant très bien qu’elle allait se faire trucider du regard par l’aubergiste, mais elle rejeta cette pensée dans un coin de sa tête et arriva devant lui, un grand sourire innocent sur les lèvres et d’une voix assurée et claire, prit la parole.

- Mon ami veut du vin. Et des fraises. Le plus tôt possible… Et vous savez qui est mon ami, n’est-ce pas? Il serait apprécié que vous ne le fassiez pas attendre…

La tête légèrement de côté, dans une attitude de complicité forcée, elle continua d’un ton entendu

- Vous ne voudriez pas qu’il soit insatisfait du service, n’est-ce pas? Hmm, c’est bien ce que je pensais…

Un regard outré de la part du tenancier la fit mordre sa langue, peut-être était-elle allée trop loin… Les narines frémissantes de colère contenue, il prit la parole d’une voix douce, mais avec une intonation dure et sévère.

- Les hybrides ne sont pas tolérés ici, et il y une raison pourquoi. Vous ne savez pas vous tenir et vous essayer de me donner des ordres sous le prétexte que votre client – je ne suis pas dupe, sale prostituée cornue, donc vous ne me donnerez pas d’ordre en utilisant le nom de votre client! Qu’il vienne lui-même chercher son vin!

Au fil que sa tirade avançait, le visage de Maeve durcissait. Elle n’avait aucune chance avec lui, autant bien partir et trouver les cuisines par elle-même. Avec un peu de chance, elle y trouverait un hybride comme elle, qui pourrait l’aider. Elle avait les pièces de son concert dans sa bourse et pourrait acheter son vin, au pis-aller. Elle tourna le dos sèchement et reparti dans un autre sens que l’escalier, faisant clairement comprendre son intention de trouver du vin et des fraises sans son aide. Elle allait avoir ses fraises! Elle avait presque le goût sucré dans la bouche, les akènes entre ses dents et le jus… Elle était perdue dans ses pensées et c’est le damné aubergiste qui la tira de sa rêverie.

- Où penses-tu aller, garce d’hybride?

- Chercher mon vin, mon cher! Puisque vous semblez incapable de procurer un semblant de service!

Elle l’entendit commencer à courir derrière elle pour l’intercepter, mais malheureusement pour lui, un satyre… court vite. Elle courut et au coin d’un couloir, rentra dans une pièce débarrée pour se cacher. Elle entendit des pas de courses derrière la porte, signe que l’aubergiste ne l’avait pas vu. Ce truc était vieux comme le monde, mais il fonctionnait si bien! Un grand sourire aux lèvres, elle se rendit compte qu’elle avait interrompu un homme et une jeune fille, à peine sortie de l’adolescence à en croire le manque de poitrine et de formes en général. Ça la répugnait, mais bon, il faut bien gagner sa vie et la petite fille avait sûrement une famille à nourrir. Elle les salua de la tête, sans dire un mot et reparti vers le couloir. Pas assez vite, car l’homme se levait et se préparait à lui mettre une raclée à en croire le regard furieux qu’il lui lançait. Dans un grand éclat de rire devant le ridicule d’une homme enragée, les culottes aux chevilles et à moitié bandé, elle franchit le cadre de la porte et partie en courant en suivant son odorat.  

Peut-être qu’elle n’avait pas le meilleur nez, mais il était suffisant pour trouver la cuisine. Elle avait fait assez de détours pour semer l’homme qui n’avait pas pu finir avec sa femme-enfant, et elle ouvrit à peine la porte pour entrer, sans se faire repérer. Il était tard et il n’y avait presque personne, à part deux femmes, assez rondes pour rouler au lieu de marcher. Elle voyait bien les bouteilles de vin, mais pas de fraises… Elle n’avait pas le choix, elle allait devoir demander gentiment. Se levant de sa cachette, elle s’éclaircit la gorge avant de demander d’une petite voix, avec un regard d’enfant et une attitude timide,

- Pardonnez-moi mesdames… Savez-vous si je peux trouver des fraises ici? C’est… c’est pour mon ami, de la chambre 1-52….

Eh voilà, elle avait une attitude toute gentille, elle avait glissé le fait qu’elle venait de la chambre à la pièce d’or et elle devrait s’en sortir avec ses fraises!! Elle pouvait presque les goûter, avec des effluves de victoire. Pourtant, à en voir les regards presque affolés des cuisinières, les effluves de victoire allait plus sentir le regret et la déception au bout du compte.

- UNE HYBRIDE DANS LA CUISINE!!!

Et sans prévenir, de manière toute à fait impolie et rude, elle se vit forcée à sauter de tables en tables pour éviter des coups de casseroles. Entre chaque saut, elle essayait de se défendre sans succès, à peine capable de prononcer quelques phrases décousues qui tombèrent dans l’oreille de deux folles sourdes.

- Mais… Je… Des fraises… Pourquoi?

Elle se rendit compte qu’elle n’arriverait à rien avec elles, aussi bien prendre le vin et partir sans demander son reste. Elle les attira dans un coin de la pièce où elle voyait deux grands sacs de farines et lorsqu’elles furent assez proche, sauta vers un des sacs sur l’étagère et le lança sur les deux femmes qui accusaient une forte ressemblance avec deux truies en sueur. Le nuage blanc les aveugla et Maeve, qui avait sautée sur le sol à la dernière seconde, prit une miche de pain et deux bouteilles de vin avant de partir vers sa chambre, de manière toute à fait calme et composée. Ce n’est que passée la porte de la cuisine qu’elle se rendit compte qu’elle aussi était couverte de farine. Secouant la tête, elle tenta de faire la faire tomber de ses vêtements, sans grande coopération de la part de celle-ci. Soupirant. Elle eut un petit sourire en pensant à comment Erya allait réagir, à la voir couverte de farine, les cheveux en bataille d’avoir couru et sautée partout. À peine essoufflée par les évènements, elle passa devant le tenancier qui la regarda marcher, blanche de farine, une miche de pain et deux bouteilles dans les bras. Il avait la bouche légèrement entrouverte et elle ne put s’empêcher de lui lancer une pique avant de monter les escaliers.

- Fermez la bouche mon pauvre bougre, les mouches vont rentrer!

Avec un soin attentif à peser sur chaque marche avec ses sabots, elle ouvrit la porte de la chambre avec son butin. Pas de fraises malheureusement, mais elle n’y pensait plus avec les évènements des dernières minutes. Elle ne voyait pas Erya dans la chambre principale, peut-être prenait-il un bain alors? Elle approcha de la salle de bain avec l’intention de l’ouvrir, mais figea alors qu’un gémissement étrange provenait de la salle de bain. Ce genre de gémissement… Qu’est-ce qu’il…

Un profond malaise envahit Maeve, qui recula de quelques pas. Pourquoi faisait-il sa besogne tout seul? N’était-elle pas engagée pour le satisfaire? Peut-être doutait-il de ses talents et avait préféré se soulager tout seul. Peut-être qu’il la trouvait moche, peut-être que, l’ayant vu se faire insulter deux fois en moins d’une heure l’avait dégoûté et ne savait comment lui dire de partir. Une tristesse profonde lui bloqua la gorge et les larmes lui montèrent aux yeux. Était-elle si horrible? Ouvrant une bouteille de vin, elle en cala la moitié pour se donner du courage. Elle allait le confronter, et cette fois-ci, elle ne reculerait pas à la dernière seconde et après, elle pourrait partir la conscience tranquille. Du moins, c’est ce qu’elle se disait… Regardant la bouteille, elle en prit encore une grande lampée avant de se diriger vers la salle de bain fermée. Posant la bouteille, elle ne prit même pas la peine de cogner qu’elle entra, pour se rendre compte qu’elle avait tout faux. Et raison en même temps. Assit sur le bord du bain, une aiguille dans la peau, une plaie béante à moitié cousue… Elle ferma la porte aussi vite qu’elle l’avait ouverte, prit la bouteille avec un air ahurie et se demanda ce qu’ils mettaient dans l’alcool par ici.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeDim 16 Nov 2014 - 1:40
Erya s'appuya dos à la porte, observa rapidement la pièce puis Maeve. Elle passa la main en douceur sur le lit.

- C’est … C’est trop. Et tu n’aurais pas dû dépenser pour l’aubergiste, j’aurais pu t’envoyer une de mes amie humaine qui t’aurais sûrement apportée plus de plaisir que moi, et beaucoup moins de problème …

Elle s'était mise à le tutoyer, inconsciemment sûrement. Mais cela déclencha une alarme dans la tête de l'assassin. La jeune hybride le regardait avec des yeux émerveillés. Elle observait toute la pièce, comme si elle voulait se la graver en mémoire et ne jamais l'oublier. C'était clairement la première fois qu'elle venait dans un établissement pareil. L'assassin ferma les yeux un instant, la pièce avait commencé à vouloir tourner.

- Je suis sûr qu'aucune d'entre elles ne joue aussi bien que vous. Et moi je ne vois aucun problème, tout est réglé.

- Peu importe, je suis là maintenant… Et tu m’as implicitement promis qu’il y allait avoir du vin et même des fraises! Alors je vais aller voir en bas s’il y en a.

Erya eut à peine le temps de rouvrir les yeux de surprise et de se pousser de devant la porte, qu'elle sortit en trombe. Il regarda un instant la porte, interloqué. Il soupira d'amusement et se mit à fouiller la commode.

Erya non plus n'était pas habitué à venir dans de tels auberges. Il y avait dormi, parfois, mais celles-ci avaient tellement peu de clients que chacun marquait les esprits. Il ne savait pas très bien pourquoi il était venu jusqu'ici, peut-être avait-il eu envie de changer, peut-être avait-il eu envie de faire plaisir à cette jeune barde, peut-être que quand la jeune hybride s'était plantée devant lui, comme pour lui faire face, il s'était décidé d'arrêter de fuir et de s'arrêter au premier hôtel. Il ne savait plus. Continuant de fouiller, il trouva ce qu'il cherchait. La dernière raison probable était tout simplement qu'il était sûr d'y trouver un set de couture.

Le jeune homme jeta sa grande cape à terre, près du lit, ainsi que chaussures et chaussettes (peu pratiques dans une salle de bain), et se précipita dans la salle de bain. Il savait qu'il ne disposait que du peu de temps que mettrai la jeune barde pour obtenir ce qu'elle voulait. Il retira avec précaution le linge tout en grimaçant lorsqu'il se rendit compte qu'elle s'accrochait à sa blessure. Il se rendit compte juste après que sa chemise aussi tirait sur la plaie. Le sang commençait à coaguler. Il laissa tomber le linge sanglant et la chemise au sol.

Torse nu dans la salle de bain, il nettoya sa plaie sous le jet d'eau, où elle se remit à saigner. Attrapant une serviette propre, il tamponna dessus rapidement histoire qu'il y ait moins de sang. Il l'observa pour la deuxième fois, confirmant son premier diagnostic. Il grimaça : il fallait recoudre.

Erya ouvrit le set de couture, et se sentit un instant comme un chirurgien étalant ses outils. Il déglutit. Il prit une aiguille. Se souvenant qu'il lui restait de fil de chirurgien dans sa cape, il couvrit la blessure et alla le récupérer. Non qu'il se recousait tous les soirs, mais ce fameux fil avait bien d'autres utilités.

Il s'assit sur le rebord de la baignoire, face au miroir de telle sorte qu'il voie parfaitement la blessure. Il remarqua dans le miroir que son sang semblait se mêler à ses tatouages, il vit aussi toutes les cicatrices dont son torse était parsemé. Il hésitait. Lui, Shadden, l'assassin le plus craint sur cette terre, avait peur de se planter une aiguille dans le bras. Il inspira et piqua.

Ses iris devinrent violets. Ce n'était pas la première fois qu'il devait se recoudre, mais c'était toujours aussi douloureux. Il laissa échapper son souffle entre ses mâchoires contractées. Il poussa sur l'aiguille, et tira dessus afin de faire passer tout le fil jusqu'au nœud une fois qu'elle fut ressortie. Nouveau soupir, nouvelle inspiration. Il planta l'aiguille une seconde fois et tira sur le fil pour rapprocher les deux bords de la blessure. La région tout autour de la plaie était très sensible et douloureuse.

Il continua ainsi sur plusieurs points en grinçant des dents et soufflant à chaque fois. Ses mains commencèrent à trembler et il s'arrêta un instant.

- On se calme *Il prit une grande inspiration* y a pas besoin d’aller aussi vite …

Il passa rapidement ses mains sous l'eau, et repiqua son aiguille.

Tout à coup la porte de la salle de bain s'ouvrit sur une Maeve toute blanche (euh … blanche ?!) au regard furibond. Tout concentré qu'il était sur sa besogne, il ne l'avait pas entendu revenir. Leurs regards se croisèrent un bref instant et la porte se referma aussi brusquement qu'elle s'était ouverte. Il avait ouvert la bouche pour protester, mais vu que la porte s'était refermée avant, il la referma d'un air stupide.

- Maeve !

Il avait crié son nom pour protester quand même, comme pour l'empêcher de partir en criant que son amant était blessé. Mais il ne bougea pas plus. Pourquoi ne l'avait-il pas entendu arriver ? Il avait pourtant noté que la porte grinçait légèrement, et il ne l'avait pas non plus entendue. Ses sabots sur le parquet avaient dû claquer …

Soudain, il sortit de ses interrogations et entendit sarespiration derrière la porte de la salle de bains. Une question le taraudait : qu'avait-elle eut le temps de voir ? Représentait-elle une menace ? Il fit ressortir l'aiguille précipitamment et plaqua une serviette sur la blessure. Il abaissa doucement la poignée. Qu'allait-il lui dire ?

- … Maeve

Finalement, il remonta la poignée. Il n'avait pas vraiment ouvert la porte, mais s'il tirait dessus ou si elle poussait dessus, elle s'ouvrirait.

- Vous … Tu as trouvé tes fraises ? … Et hum … pourquoi tu es toute blanche ?

Il posa la tête sur la porte, la main droite toujours sur sa plaie, la question était des plus stupides.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeLun 17 Nov 2014 - 21:13
Elle ne savait décidément plus quoi penser. L’image d’Erya, une aiguille dans la peau, une plaie béante et le sang coulant sur sa peau dansait devant ses yeux et se mélangeait à d’autres, celle de l’hôtelier snob, des cuisinières, de l’homme qui voulait lui faire payer son intrusion inopportune… Elle entendait son cœur battre et voulait ouvrir la porte, demander ce qui se passait, mais le courage lui manquait. La bouteille à la main, elle souhaitait presque avoir quelque chose de plus fort… Pour s’assommer et ne pas avoir à prendre une décision. Ouvrir la porte et confronter Erya, lui demander pourquoi il avait eu besoin d’elle, ou simplement partir. Un détail la frappa, un détail flou et dont elle ne pouvait être certaine, à peine une interrogation… N’était-il pas couvert de tatoos? Genre, rouges, et partout sur le corps? Naaah, ca devait être son imagination, elle devait avoir trop parlé du Shadden en une soirée et son imagination, propulsé par l’alcool, devait lui faire voir des choses. Tatouages ou pas, partir, ou rester et le confronter?

Allait-elle avoir le courage de partir? Avait-il eu besoin d’elle pour autre chose que simplement réchaufferson lit? Elle en doutait, sinon pourquoi s’enfermer dans la salle de bain et lui cacher? Peut-être qu’il ne voulait pas qu’elle sache qu’il était blessé… Mais comment comptait-il cacher autant de sang? Comptait-il le cacher tout court?

Elle sursauta alors qu’il dit son nom à voix haute une première. Elle resta silencieuse et sur le qui-vive, à côté de la porte. Peut-être attendait-elle qu’il ouvre, qu’il dise autre chose, qu’il… fasse quelque chose! Sous le choc, elle n’avait plus grande initiative, alors la balle était dans son camp. Elle portait sa bouteille à sa bouche et une gorgée salvatrice allait bientôt couler dans son gosier, apportant peut-être la réponse à ses problèmes…

- Vous … Tu as trouvé tes fraises ? … Et hum … pourquoi tu es toute blanche ?

Nope, pas de réponse. L’image qu’elle devait projeter lui revint en tête et elle éclata de rire, crachant sa gorgée de vin sur la porte de la salle de bain. L’alcool, remontant dans ses conduits sinusaux, lui brûla les parois et ressortie par un orifice malheureusement aucunement conçu pour rejeter des liquides alcoolisés. Ou des liquides tout court. Elle s’étouffa, fit beaucoup de bruits étranges et tenta tant bien que mal de reprendre son souffle au travers de maints sifflements et à moitié riante, à moitié mourante, elle posa une main sur la table de nuit pour reprendre son souffle.

- C’est… une longue histoire. Je te la raconte si tu me dis pourquoi ton bras est en sang. Oh, et non, je n’ai pas de fraises.

Et voilà, comme confrontation, c’était toute une confrontation. Elle posa la bouteille presque vide sur la table et lissa sa robe, se préparant au pire. Mais… il était en train de se coudre le bras. Peut-être devrait-elle aller le voir et l’aider à coudre tout ça? Après tout, sa mère était celle qui recousait tout le monde à la caravane, elle savait une ou deux choses sur le sujet. Elle cogna à la porte pour savoir si elle avait le droit de rentrer, mais à peine les jointures sur la porte, celle-ci s’entrouvrit. Prenant une grande inspiration, elle l’ouvrit lentement et évitant le regard de l’homme blond, se lava les mains avant de s’asseoir à côté de lui et d’observer la plaie.

- Tu me laisses regarder? T’inquiètes, j’ai ni peur du sang, ni des aiguilles, ni des deux ensemble.

Elle lui prit le bras en faisant attention à ne pas peser trop fort autour de la plaie, sachant que toute la région devait être douloureuse. Tendant la main vers l’aiguille, elle leva les yeux vers lui et demanda d’une voix plus assurée que ce qu’elle était réellement « Tu permets? »
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeJeu 20 Nov 2014 - 19:41
Maeve sembla éclater de rire à sa question, puis elle s’étouffa à moitié. La tête toujours posée sur la porte, Erya rouvra ses yeux dorés. Les sens de l’assassin se réveillèrent. Etait-elle en train de mourir ? Devait-il intervenir ? Derrière la porte, il entendit qu’elle reprenait sa respiration.

- C’est ... une longue histoire. Je te la raconte si tu me dis pourquoi ton bras est en sang. Oh, et non, je n’ai pas de fraises.

Il fronça les sourcils. Evidemment, elle voulait savoir. Par chantage en plus, elle avait du cran. Il ne répondit pas. Elle toqua à la porte et entra. Erya nota qu’elle était entrée en douceur, cette fois-ci. Alors que le jeune demi-elfe cherchait à deviner ses pensées, celle-ci ne lui accorda pas même un regard. Cherchait-elle à éviter son regard par peur de ce qu’elle allait voir ou était-elle vexée ? Mais de quoi ? De pas avoir ses fraises ? Il se rassit sur le bord de la baignoire et observa ses faits et gestes.  

Elle se lava les mains et s’assit à ses côtés. Erya ne bougea pas, sa main retenan toujours la serviette sur son bras. Voulait-elle parler maintenant, alors qu’il avait le bras en sang ?

- Tu me laisses regarder ? T’inquiètes, j’ai ni peur du sang, ni des aiguilles, ni des deux ensemble.

Légèrement vexé, il ôta la serviette et la garda dans les mains entre ses genoux. Elle s’était teintée de rouge. Il observait les nuances de rouge sur la serviette, le visage fermé. Il sentit ses mains froides sur son bras alors qu’elle observait la plaie. Il la laissa faire. Sentant qu’elle prenait l’aiguille, il tourna la tête vers la jeune barde. Savait-elle coudre ? En tout cas, elle avait l’air d’être sûre d’elle. Quoique ses mains semblèrent trembler un peu.

- Tu permets ?

Le regard de l’assassin fit un aller-retour entre l’aiguille et Maeve.

- Fais-toi plaisir, en compensation des fraises.

Le regard fixé sur le mur en face de lui, le visage impassible, il la laissa le recoudre. Elle y mettait plus de douceur que lui-même. En même temps, il avait essayé de faire au plus vite avant qu’elle ne revienne. Ses recherches avaient été plus courtes que prévu finalement. Se sentant obligé de dire quelque chose, il s’éclaircit la voix.

- Tu te débrouille bien. Où as-tu appris à recoudre les gens ?

Il resta un instant, pensif. Puis, il laissa tomber mine de rien la serviette sur ses pieds, dans l’espoir naïf de cacher les tatouages rouges. Il se souvint de ce qu’elle lui avait dit avant.  

- Tu n’as pas de fraises, mais apparemment tu as trouvé le vin, n’est-ce pas ? Observa-t-il sans détacher le regard du mur. Je sens que tu as déjà visité la première bouteille.

Il repensa à la situation dans laquelle il était, pas génial-génial : il était en train de se faire recoudre par une jeune hybride inconnue. Et il était là, torse nu, juste devant elle, et ses tatouages semblaient le brûler tellement ils détonnaient sur la peau pâle. Il soupira. Elle avait déjà dû faire le lien, ou elle ne tarderait pas à comprendre. Quelle serait sa réaction ? Il serra les poings. Devra-t-il la tuer pour conserver son anonymat ?
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeLun 24 Nov 2014 - 20:29
Elle faisait de son mieux pour éviter le regard d’Erya, ne sachant si elle allait éclater de rire, pleurer, ou le frapper. Toutes ces réponses? Elle ne savait toujours pas pourquoi il avait invité une femme à « dormir » avec lui si il avait besoin de recoudre son bras. Pourquoi avait-il eu besoin d’elle? Était-il le genre d’homme à vivre de violence et de femmes? Il n’en avait jamais eu l’air pourtant… Mais qu’en savait-elle, après tout… Elle venait de le rencontrer et n’avait aucune idée quel genre d’homme il pouvait être, et ce n’était pas les évènements présents qui allait l’aider à comprendre!

- Fais-toi plaisir, en compensation des fraises.

Elle n’était pas certaine de comprendre en quoi lui coudre le bras allait lui apporter quelconque source de plaisir, en fait, si elle pouvait simplement tourner les talons et tout oublier de cette soirée, elle le ferait avec plaisir. Mais non, elle est une gentille petite hybride et va aider l’humain qui est dans le besoin. Avec les coutures qu’il avait sur le bras, elle se demandait comment il comptait garder tout ça secret… La profondeur des trous était inégale et ce n’est que par pitié pour la souffrance qu’il devait ressentir qu’elle ne recommença pas du début. Au pire, elle l’apportera demain matin à la caravane et demanderait à sa mère quelconque cataplasme cicatrisant pour lui. Les mains sûres, malgré l’alcool dans son corps, elle progressait doucement, mais tentait d’y aller le plus vite possible. Ce n’était pas le sang qui la rendait mal à l’aise, mais la personne sur laquelle elle opérait.

Malgré toute sa bonne volonté, elle ne put s’empêcher de se questionner sur pourquoi il avait le bras ouvert, pourquoi tant de tatoos, pourquoi tant de secrets… Pourquoi elle. Toujours et encore cette question… Était-ce le hasard? Elle savait très bien que son visage commençait à être connu – mais pas trop, au sein des villes que sa caravane visitait régulièrement.

- Tu te débrouille bien. Où as-tu appris à recoudre les gens ?

Il était vrai que son travail était propre et net. Elle savait coudre depuis qu’elle avait commencé à aider sa mère dans les tâches quotidienne, et coudre la peau était comme coudre un morceau de cuir – coriace, et qui ne pardonne pas. Sauf que le morceau de cuir n’a pas tendance à saigner, lui. C’était plus un désagrément qu’autre chose, la chair poisseuse de sang qui collait au doigt et l’odeur ferreuse… la répugnait profondément. Elle est une herbivore pure et dure, végétarienne jusqu’au bout de ses sabot. Jouer dans le sang et la chair n’était pas son passe-temps préféré… Mais étant la fille de la soigneuse de la caravane, elle apprit jeune à surmonter ce dégoût, l’ignorer, et faire ce qui était demandé d’elle.


- Je suis la fille de la soigneuse de la caravane, j’ai appris à coudre les gens en même temps qu’à coudre mes vêtements. Oui, je couds mes vêtements, c’est dur de trouver une robe ou une jupe qui cache mes jambes sans me donner l’air d’une patate enveloppée.

Elle se fit rire elle-même avec la comparaison de patate enveloppée, un petit gloussement de personne ayant un verre dans le nez. Peu importe la stabilité de ses mains, elle avait bu presque une bouteille à elle seule et bien qu’elle soit loin d’être saoule, ses joues rouges et son sourire un peu étourdi en disait long.

- Tu n’as pas de fraises, mais apparemment tu as trouvé le vin, n’est-ce pas ?
Observa-t-il sans détacher le regard du mur. Je sens que tu as déjà visité la première bouteille.

Obstiné à ne pas la regarder, elle n’insista pas et continua son travail, mais ne lui répondit pas. Oui, elle avait trouvé le vin, mais au départ c’était pour se sentir plus à l’aise avec la situation dans laquelle elle pensait se retrouver. Ce n’était pas exactement le même scénario, mais le vin l’aidait certainement à prendre la situation avec un grain de sel… De ne pas avoir crié devant la scène de la salle de bain, par exemple. De ne pas avoir pris les jambes à son cou – encore. Qui sait ce qui va arriver dans les prochaines secondes… prochaine minutes…

- Ouais, j’lui est rendu visite. Je pensais en avoir de besoin, tu sais… Je pensais avoir besoin de me mettre à l’aise pour une nuit. Eh bien, je pense que c’est quand même pratique, un peu de courage liquide, pour faire face à la situation dans laquelle tu me mets. Tu sais que je m’attendais à simplement avoir à faire l’étoile sur le lit, et voilà que je te couds le bras…

Elle rit de manière un peu nerveuse, avant d’approcher sa tête de son bras et de couper le fil avec ses dents. Pendant qu’elle était penchée, elle prit la serviette qui était maintenant à ses pieds, la mouilla et essuya le sang qui commençait déjà à sécher. Elle sortit de la salle de bain, ramassa la bouteille, prit une autre lampée et se mit à fredonner une chanson de son enfance pour se donner du courage. Alors qu’elle fredonnait, le vin lui faisant tourner l’esprit, elle se rendit compte qu’elle recevait encore de l’énergie de la part d’Erya, une sorte de détermination… Soudainement, un frisson glacial lui parcourut l’échine. Sa voix se brisa et l’impression cessa, mais le frisson et le malaise qu’elle ressentait étaient encore bien présents.

- Dit, Erya… Pourquoi tu avais besoin de moi? Réellement? Parce que… Non, laisse faire. Tu veux que je partes?


Ce n’était réellement pas la meilleure idée pour la jeune femme, de partir seule ainsi dans la nuit, mais elle sait courir vite et connais quelques raccourcis pour sortir de la ville plus vite. Elle savait bien que la curiosité allait la tuer, mais certaines choses étaient peut-être faites pour rester secrètes.

- Mais avant que je parte, dit-moi… Tu es encore en danger? J’imagine que c’est pas un nénuphar qui t’as fait ce que tu as sur le bras. Fait juste me dire que c’était une bagarre de taverne et que tu souhaites oublier ta soirée avec une hybride – je connais beaucoup d’humains qui ont ce fétiche, t’inquiète, je juge pas… Mais quelque chose
– le frisson glacé parcourut son échine à nouveau - quelque chose me dit que c’est plus.

Elle se mordit la lèvre, craignant en avoir trop dit.

- Mais j’ai pas nécessairement envie de me faire mordre par l’anguille sous la roche, alors fait juste me dire que c’est une bagarre de taverne, ca va aller. Pas besoin de me le dire, c’est ça, c’est pas grave, ca arrive tout le temps, les bagarres, hein? J’espère qu’il en a manger une bonne le salaud, c’est pas grave, les bagarres ça arrive tout le temps…


Elle se marmonna des paroles rassurantes à elle-même alors que, tranchant aussi durement sur sa peau pâle que le sang de sa blessure sur son bras, les tatouages rouges d’Erya dansait sur sa rétine comme un cobra prêt à mordre. Elle finit le reste de la bouteille et s’assied sur le plancher de la chambre, le dos contre le lit, fixant la porte de la salle de bain.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeSam 6 Déc 2014 - 22:26
Erya regardait toujours obstinément le mur devant lui. Elle avait la main sûre, mais semblait incertaine. Elle hésitait, il le sentait. Peut-être avait-elle compris qui il était et se refusait de l'admettre. Que ferait-elle alors ? Allait-elle rester muette ? Allait-elle pleurer ? Crier ? Tenter de le frapper ? Fuir en hurlant ? Ou tout simplement s'évanouir ? Il soupira. Il prenait des risques, il le savait.

Elle lui apprit qu'elle était la fille de la soigneuse de sa caravane. Lui qui pensait qu'elle n'était qu'une musicienne de talent, il se retrouvait sûrement avec la seule personne présente dans ce quartier de la ville à avoir la connaissance de la médecine des Lendas. C'était aussi un risque à prendre, car les soignants Lendas, bien qu'ils connaissent les herbes médicinales, connaissent en parallèle tous les poisons associés. Et certains passaient outre les lois des caravanes et en faisaient un marché.

Elle avait appris à coudre avec sa mère, notamment sur ses propres vêtements. Il savait qu'elle faisait référence aux pièces d'or qu'il avait données plus tôt dans la soirée. La remarque passa sans l'atteindre, cet argent ne lui appartenait pas au fond.

Bientôt, elle finit de la recoudre et coupa le fil avec ses dents. Elle ramassa la serviette à ses pieds, la rinça et essuya rapidement le sang. OK, cacher ses pieds tatoués sous une serviette n'était pas forcément l'idée du siècle. Elle retourna dans la chambre et se mit à fredonner. Il ne connaissait pas cet air.

Erya resta un instant sans bouger après qu'elle soit partie. Puis, dos à la porte donnant sur la chambre, il observa ce que Maeve avait fait. Il passa les doigts dessus. Le travail était régulier et bien fait. Il repensa au fait qu'elle avait évoqué sa mère. Elles devaient être proches l'une de l'autre. Il repensa brièvement à la sienne. Il ferma les yeux sous l'assaut du dernier souvenir sanglant de sa mère, gisant dans une mare de sang, la gorge tranchée de part en part et le visage figé dans une dernière expression d'horreur.

Serrant le poing sur le petit meuble devant lequel il était, il pensa qu'il devrait peut-être réserver le même sort à la jeune barde au franc-parler. Il rouvrit les yeux et son regard suivit un instant le tracé de ses tatouages de son torse nu. Non, s'il devait la tuer, il devrait le faire en toute discrétion, voir même faire disparaître son corps. Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver avec les caravanes Lendas à sa poursuite. Il s'éclaircit les idées en se passant de l'eau sur le visage. Pas besoin de penser à ça tout de suite, il prendrait une décision le lendemain matin.

Ce fut plus le battement accéléré du cœur de Maeve que le soudain silence dans la pièce voisine qui le fit se retourner vers elle, le visage tout juste sortit de la serviette toute propre qu'il venait de prendre.

- Dit Erya … Pourquoi avais-tu besoin de moi ? Réellement ? Parce que …

Elle sembla hésiter. Il ouvrit donc la bouche pour répondre avec un mensonge déjà préparé : une bagarre avec un ivrogne qui avait mal tournée, mais elle continua :

- Non, laisse faire. Tu veux que je parte ?

L'assassin referma la bouche. Il réfléchit tout en se mettant à ramasser les quelques serviettes souillées de son sang. Voulait-il qu'elle parte ? Tant sur la conservation de son anonymat que sur la possible sécurité de sa nuit, tout lui disait de dire non. Il ne répondit pas. Sans la regarder, il entassa les serviettes dans la baignoire. Il préférait ne pas laisser traîner des traces de son sang, car il savait bien que certaines personnes pouvaient le retrouver avec l'aide de sortilèges puissants. Et il y avait quelques personnes possédant ce niveau de puissance qui semblaient avoir une dent contre lui … Appuyé sur le petit meuble de la salle de bain en face de la porte, il attachait une serviette fine sur son bras pour que la blessure arrête de saigner quand elle repris :

- Mais avant que je parte, dis-moi … Tu es encore en danger ? *Erya braqua son regard sur elle* J'imagine que c'est pas un nénuphar qui t'a fait ce que tu as sur le bras. Faut juste me dire que c'était une bagarre de taverne et que tu souhaites oublier ta soirée avec une hybride – je connais beaucoup d'humains qui ont ce fétiche, t'inquiète, je juge pas … Mais quelque chose *Elle sembla avoir un frisson* … quelque chose me dit que c'est plus.

Alors qu'elle se mordilla la lèvre, Erya compris qu'elle n'allait ni pleurer, ni s'évanouir, ni crier, ni même le frapper. Elle était en train de paniquer.

- Mais je n'ai pas nécessairement envie de me faire mordre par l'anguille sous la roche, alors faut juste me dire que c'est une bagarre de taverne, ça va aller. Pas besoin de me le dire, c'est ça, c'est pas grave, ça arrive tout le temps des bagarres, hein ? J'espère qu'il en a mangé une bonne le salaud, c'est pas grave, les bagarres, ça arrive tout le temps …

Erya joua avec son pendentif. Ça se confirmait, elle paniquait. Il ne fallait surtout pas qu'il la laisse partir dans cet état. Elle marmonna un instant, prit une nouvelle gorgée dans la bouteille et s'assit dos contre le lit. Il se dirigea vers elle d'un pas lent. Une fois devant elle, il s'accroupit pour être à sa hauteur et la regarda dans les yeux un instant. Dorés contre vert-gris. Il lui prit la bouteille des mains et l'inclina légèrement pour vérifier ce qu'il craignait. La bouteille était vide.

- Tu aurais pu m'en laisser quand même ... dit-il en faisant une moue dépitée. Tant pis ...

Il déposa la bouteille plus loin. Il lui parla d'une voix calme et posée.

- Je pense pas que ce soit raisonnable que tu partes à cette heure-ci et dans cet état. Ne stresse pas de la sorte.

Il la fixa un instant et soupira :

- OK ... Pour faire simple, un ivrogne s’en est pris à une femme, je suis venu à son aide. Il a sortit un couteau de sous son manteau et s’est jeté sur elle, j’ai reçu le coup alors que je l’écartais.

Il faillit ajouter : « Moi je n’avais aucune arme » avant de se rappeler que ses deux dagues attachées à sa ceinture étaient bien visibles.

- Voilà ce qu’il s’est passé. Y a rien de plus banal. Je ne suis pas un héro pour autant. Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça.

Il attendit qu’elle relève le regard vers lui avant de lui lancer un regard interrogateur :

- C’est bon ?

Il plaça sa main gauche dans la sienne et caressa du pouce le dos de celle-ci à un rythme qui se voulait rassurant.

- Allez, ça va aller, ne t’inquiète pas, calme-toi ... calme ... toi ...

Il finit sa phrase en faisant un blanc entre chaque mot, comme s’il était absent. Le regard de l’assassin se perdit un instant dans le vide et il cessa de caresser la main de Maeve. Il entendait des pas dans l’escalier, en même temps lourds et discrets. Instinctivement, il posa la main droite sur le manche de sa dague. Et par réflexe, il se mit à les compter en exerçant une légère pression avec les doigts de sa main gauche. Un, deux, quatre, six. Non. Six qui marchaient de la même manière, une marche forte et habituée au rythme, et un dernier, moins lourd, plus jeune sûrement, et hésitant.

Alors que la jeune barde posa une question, il lui intima le silence en lui posant deux doigts sur la bouche. Toujours accroupit devant elle, il tourna la tête et fixa la porte. Il écouta ce qu’elle ne pouvait sans doute pas entendre car le son était trop faible pour elle. Une conversation.

« - Vous êtes sûrs que vous l’avez vu ? Ne me faites pas perdre mon temps, jeune homme !
- Le maître se souvient qu’il était blond avec de grands yeux d’or ... Moi, j’étais à l’écurie m’sieur ... Le maître, y dit qu’il ressemblait au dessin que vous lui avez montré.
- De toute façon, on va fouiller l’auberge de fond en comble, capitaine. »


- Merde ! lâcha l’assassin à mi-voix entre ses dents. Huo auhandassë ! (chiens sans intelligence !)

Il regarda de nouveau Maeve. Il n’avait pas le choix, tout reposait sur elle. Bon, il pouvait aussi tuer tout le monde, mais ce n’était ni dans ses mœurs, ni dans son intérêt. Etant déjà blessé, affronter six soldats ne l’enthousiasmait pas trop. Au fond, il faisait confiance à la jeune hybride. Et si deux hybrides ne s’aidaient pas, où allait le monde ? Le seul inconvénient était qu’elle le croyait humain, comme tout le monde d’ailleurs. Dans peu de temps, les gardes de la milice entreraient dans la chambre.

- Ecoute-moi, il semblerait que j'ai encore besoin de tes services. Dit ce que tu veux, improvise. Tu es une Lenda et une hybride, alors je te fais confiance. Je reste à côté. Fait-les partir. S’il-te-plaît. Je reviendrais après.

Alors qu’on entendait cogner à la porte, il aida la jeune fille à se relever. Il lui murmura à l’oreille :

- Je ne les laisserais pas te faire le moindre mal.

Puis, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « ouf », « truc », « waf » ou tout autre mot, il disparut dans la salle de bains en emmenant toutes ses affaires et ferma la porte sans un bruit, comme s’il n’était jamais venu ici. Il avait laissé une petite bourse contenant une vingtaine de pièces d’or dans les mains de la jeune barde. Il avait pensé que cela pouvait l’aider.

Remettant chaussettes, chaussures, chemise et cape, il entendit Maeve ouvrir la porte, puis les gardes entrer. Il savait qu’il n’avait que peu de temps. Si les gardes avaient le moindre soupçon, et ils en avaient un,  ils scruteraient chaque pièce. Deux gardes se dirigèrent vers la salle de bains, leurs épées crissèrent en sortant de leurs fourreaux.

Erya empoigna les trois serviettes salies par son sang et sortit par la fenêtre. Il referma celle-ci. Les gardes de la milice ouvrirent violemment la porte de la salle de bains. En équilibre sur le rebord d’une fenêtre proche, il essayait d’écouter ce qui se passait dans la chambre. Il n’avait eu qu’un choix, fuir et faire confiance à Maeve.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeLun 29 Déc 2014 - 20:10
L’esprit hagard, l’alcool s’enfonçait dans son système, lui faisait tourner la tête et faisait aussi tourner la pièce. Une chance qu’elle était assise sur le sol, car elle se serait probablement effondrée à la moindre tentative de sa part d’avoir l’air sobre. Pourquoi avoir l’air sobre? Garder un minimum d’orgueil, peut-être. Préserver sa fierté… Soupirant, elle se tint le front dans la paume de ses mains et gratta la base de ses cornes. Sa fierté, elle pouvait l’oublier. Tout ce qu’elle voulait, c’était connaître l’histoire du jeune homme mais il semblerait que sa curiosité soit très, très mal placée ce soir. Avec les histoires de l’assassin qui se promène dans les rues, elle aurait peut-être mieux fait de retourner direct dans sa roulotte, s’enrouler dans une couverture bien chaude et oublier sa soirée, oublier le jeune homme blond et ses tatouages de sang…

Tatouages de sang.

Nooon, impossible. Elle rejeta l’idée aussi vite qu’elle était venue à sa tête, c’était la faute au vin, à la situation, à sa déception, à sa curiosité et sa mauvaise habitude de mettre des adjectifs à tout ce qui bouge.

Elle leva la tête avec une exclamation outragée lorsqu’il lui enleva la bouteille. Il était proche d’elle, ses yeux rivés aux siens, embués par l’alcool. Une petite moue dépitée la fit sourire, comme un enfant qui se rend compte qu’il n’y a plus de bonbons dans le sac. Elle croisa les bras sur son ventre et soupira longuement. Elle avait apportée deux bouteilles, et elle se levait péniblement… Non, en fin de compte, elle ne se levait pas. Trop d’effort pour rien.

- Je pense pas que ce soit raisonnable que tu partes à cette heure-ci et dans cet état. Ne stresse pas de la sorte.

Une tension se libéra des épaules de la jeune hybride. Certes, elle pensait toujours qu’elle aurait mieux fait d’oublier le jeune homme et de partir, mais elle avait peine à se tenir debout, alors marcher la moitié de la ville pour retourner dans sa charrette? Mauvaise idée. Elle se serait assurément fait détrousser et elle avait trop d’argent sur elle pour risquer de tout perdre. Il lui permettait de rester pour la nuit, tant mieux! Même s’il n’allait rien se passer – ou, peut-être qu’il allait se passer quelque chose? Au nom des dragons… Elle n’était pas d’humeur à batifoler sous les couvertes.

Il lui débita la même histoire qu’elle avait raconté, une histoire d’ivrogne et de taverne, une bataille tout ce qu’il y a de plus normal. Elle tentait de s’enfoncer l’histoire dans le crâne, mais ce n’était pas crédible. Elle avait vu la blessure et une lame d’ivrogne ne serait jamais assez affutée pour faire une belle coupure droite et profonde. Et lui sortir la même histoire qu’elle avait suggéré… Il y avait définitivement une anguille sous la roche. Aucune idée si l’anguille était meurtrière ou pas, mais elle n’avait pas envie de tester. Elle leva un regard surpris lorsqu’elle se rendit compte qu’il était à côté d’elle, lui tenant la main et lui caressant le dos en lui disant que tout allait aller, pas s’inquiéter, se calmer… Elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, l’accordant à celle de l’homme blond à côté d’elle. Les choses allaient bien aller, mais oui. Elle savait qu’après la pluie vient le beau temps, et que la nuit allait éventuellement se terminer et allait voir sa mère, tout lui raconter et manger une pomme ou deux, boire un grand verre de jus de fruit, peut-être s’acheter des noix et des fruits séchés au marché… Rêvassant sur quels noix elle allait jeter son dévolu – des pacanes, toujours des pacanes, elle n’entendit pas les hommes monter les marches, ni parler. Si elle avait tendu l’oreille, elle aurait peut-être pu, mais elle ne tendait pas l’oreille et n’avait pas envie de le faire. Elle avait envie de se coucher et de cuver son vin, oublier l’étranger et revenir à une vie normale. La curiosité, c’est mal! Sa mère lui avait souvent dit, mais elle avait maintenant une bonne raison de la croire.

Pourquoi il disait merde? Elle fronça les sourcils, inquiète. La suite des évènements avait de quoi lui faire peur aussi… Pourquoi devait-elle le couvrir? Qu’avait-il fait? Enfin, elle était une Lendas, elle avait déjà couvert ses frères et ses sœurs de caravanes lorsque certaines expéditions se passait plus ou moins bien, mais c’était sa famille! Lui, un étranger, lui en demandait beaucoup pour une soirée. Mais, chanceux comme il était, elle était trop saoule pour se poser trop de questions.

Les gardes entrent.

Ils étaient six soldats et un jeune homme apeuré, le regard hagard. Pauvre petit, il devait se sentir petit dans ses souliers. Les gardes étaient tous de la ville, imposants, avec une armure de cuir couverte de petits rectangles de métal. Chaque homme portait une épée sur le côté, une dague en arrière et ne semblait pas d’humeur à l’écouter parler trop longtemps.

- On cherche un homme, blond, yeux dorés, couverts de tatouages rouges. Il se fait appeler Shadden, et aurait été vu ici, en compagnie d’une hybride.

Celui qui dégageait le plus d’autorité, sûrement le capitaine, regarda la jeune Maeve de pied en cap avec un petit rictus de dédain. Évidemment, il ne tenait pas les hybrides en haute estimes, ceux-ci composant la majorité des faiseurs de troubles des grandes villes. Il attendait manifestement une réponse, et elle se leva avec grand effort pour se tenir debout, droite (ahem) et fière (re-ahem) devant celui qui la regardait comme si elle était une moins que rien. Erya lui avait donné un bourse pleine, mais elle n’allait jamais pouvoir acheter ces gardes, pas avec les cornes et les sabots qu’elle avait. Ses grands yeux se fixèrent dans le regard du garde. Enfin, elle pouvait toujours essayer.

- Je suis avec la caravane des Lendas qui est sur la plaine est, à côté de la ville… Non, je n’étais pas avec le Shadden.

Elle étouffa un grand bâillement en comptant dix pièces, discrètement. Les présentant devant elle, elle les fit passer une main à l’autre, une à une, faisant miroiter l’éclat doré.

- J’avais envie de passer la nuit dans un vrai lit, dans une vraie auberge, après m’être occupée d’un client important, et riche. Il m’apprécie beaucoup, et je ne souhaite pas que mon client se fâche avec les autorités de la ville… Oh, et pour vous convaincre, voici dix pièces d’or. À chaque question supplémentaire, j’enlève une pièce. Vous partez maintenant, j’en rajoute deux.

Faire rouler ses méninges aussi vite, aussi fort lui avait demandé beaucoup, beaucoup d’effort. Elle se sentait nauséeuse, n’avait qu’une envie, dormir. Apparemment, elle faisait réfléchir le capitaine des gardes aussi. Ses subordonnés semblait d’avis que la proposition était juste et équitable et allait partir sans demander leurs restes…

Tendant une main ouverte, je souris du coin des lèvres et fit tinter douze pièces de pot-de-vin dans la paume du garde. Ils partirent sans lever de sourcil, sans dire un mot. L’or, quelle merveilleuse chose. Dans un coin de sa tête, elle se demanda alors… Ressemblait-elle tant à une pute? Deux histoires de prostitutions dans une soirée, c’était un peu trop pour être une coïncidence… Ou peut-être que c’était simplement le fait d’être une hybride. Soupirant, elle prit ses choses et entra dans la salle de bain.

- Eh, blondinet, on décampe. Tu vas être mieux caché dans ma charrette qu’au milieu de la ville, et moi je vais être plus à l’aise.

Prenant la deuxième et dernière bouteille de vin dans son sac, elle massa ses tempes qui annonçait un dur lever, le lendemain matin.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeDim 1 Fév 2015 - 15:56
Il n’avait pas eu d’autre solution que de fuir. Combattre les soldats impliquait de les tuer devant Maeve, et elle ne s’en remettrait pas ; ou bien les assommer signifiait de partir avec Maeve et de tenter de passer inaperçu. La meilleure solution avait été de fuir.

Il n’avait pas réussi à suivre toute la conversation, à cause des bourrasques de vent, mais il en avait saisit l’essentiel.

- Eh, blondinet, on décampe. Tu vas être mieux caché dans ma charrette qu’au milieu de la ville et moi je vais être plus à l’aise.

Erya repassa par la fenêtre et lui lança un regard mi-amusé, mi-outré. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas appelé de la sorte. Elle fit volte face et retourna dans la chambre. Il la vit prendre la deuxième bouteille et la mettre dans son sac. Outre le fait que cette bouteille sera partagée (il aimerait bien y goûter à celle-là !), il remarqua le sac dans lequel il pouvait mettre les serviettes souillées de son sang.

- Je suppose que tu n’as pas d’affinité avec le feu ? ... Dans ce cas, il va falloir emporter ça, ajouta-t-il en fourrant les serviettes dans son sac. Et pas touche à la bouteille avant qu’on arrive chez toi, hein ? dit-il d’un air complice.

Elle avait raison, il serait sans doute mieux caché dans une caravane de Lendas. Personne ne fouillait une caravane entière sans subir en retour la colère de l’ensemble des Lendas. C’était un groupe très uni et s’en mettre un à dos était comme déclarer la guerre à tous.

Il fit un dernier tour rapide de la chambre, s’assurant qu’ils n’avaient rien oublié. Alors qu’il revenait vers Maeve, la douleur au bras se raviva. Il serra le poing et tenta de faire comme s’il n’y avait rien :

- Allez c’est parti. On décampe.

Le ton était un peu crispé. Il passa un bras autour de la taille de la jeune barde et l’invita à sortir la première. Il ferma la porte et récupéra les clefs

Il mit de nouveau son bras autour de sa taille. Alors qu’ils déambulaient dans les couloirs en direction de l’escalier principal, la démarche de l’assassin était un peu raide et son visage un peu crispé. Il n’avait ni mangé, ni dormi depuis un certain temps à cause de sa mission. Et voilà que la douleur et la tension revenaient. Il se dit que vu l’état de confusion de Maeve, celle-ci ne remarquerait rien. Instinctivement, il remonta le col de sa cape. Ce n’était pas le moment que quelqu'un voit ses tatouages.

Arrivé à l’escalier, il commença à descendre puis stoppa quand il entendit la jeune hybride s’arrêter, indécise.

- Fais-toi plaisir ma biquette ! dit-il en lui faisant un clin d’œil sur un ton amusé avec une pointe de vengeance, satisfait du surnom qu’il lui avait trouvé en retour du "blondinet".

- Oh, allez c’est mignon une biquette ! ajouta-t-il en lui tendant la main pour l’aider à descendre. Moi ça me fait penser à quelque chose de petit et tout doux.

Il lui sourit. En réalité, il savait qu’il ne pouvait pas la porter. Cela aurait fait sauter les points de suture qu’elle venait de lui faire. Mais il aimait le surnom qu’il venait de lui attribuer. Vu comment le personnel l’avait traitée à son arrivée, elle pouvait se permettre en retour de rayer un peu l’escalier. Et puis, on ne dénonçait pas Shadden. L’assassin réfléchit rapidement. Il n’avait tué personne ici et ne les avait pas volés. Pas encore du moins.

Arrivés en bas de l’escalier, Erya fit sauter les clefs de la chambre dans sa main et se dirigea, un sourire en coin, vers le bureau. Il lâcha brusquement les clefs devant l’homme qui, tout concentré sur ses papiers, avait sursauté. Remarquant que la personne en face de lui avait les cheveux blonds et les yeux dorés, il pâlit. Erya sut alors que l’homme avait fait le rapprochement, mais qu’il aurait trop peur pour aller au bout de ses pensées.

- Nous partons. Je n’apprécie guère d’être dérangé et fouillé alors que j’attends de l’établissement de passer une bonne nuit au calme.

L’homme bafouilla quelque excuse, mais Erya avait fait volte face, non sans avoir récupéré trois pièces d’or au passage.

Prenant Maeve par le bras, il l’entraîna dans les rues. Ils marchaient lentement, il la soutenait lorsque ses pas n’étaient pas "sûrs". Il l’aidait surtout à rester droite.

- Il va falloir que tu m’indiques où se trouve ta caravane, ma biquette. Là, je ne sais pas du tout où je vais.

Il le dit d’un air amusé, mais la tension était toujours là. Il surveillait du coin de l’œil chaque personne qu’ils croisaient. Ils s’arrêtèrent un instant. L’assassin observa discrètement un groupe de soldats qui s’éloignaient. Maeve indiqua la direction opposée aux soldats. Erya se détendit un peu et ils reprirent leur marche.

- Au fait, ta caravane a-t-elle un nom ? Tu sais, pour qu’elle se différencie des autres.

Il n’avait aucun ennemi parmi les Lendas, du moins le supposait-il, mais il préférait savoir où il allait et chez qui. Et s’il y connaissait du monde où pas.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeLun 16 Fév 2015 - 1:41
Maeve avait toujours une certaine partie de son cerveau imbibée d'alcool et ça la rendait très lente quant à la compréhension du sens des paroles de l'homme blond. Elle haussa les sourcils en regardant les serviettes pleines de sang et qu'il parlait de feu, tentant tant bien que mal de faire 1+1, mais le résultat lui donnait 11 et elle ne savait pas trop quoi faire avec un feu de foyer de serviettes. Pourquoi ne pas prendre des bûches? Et bordel, pourquoi il lui mettait les serviettes pleines de sang dans son sac? Maintenant que la situation avait moins d'adrénaline, que la guérisseuse en elle n'avait plus rien à faire, la petite chèvre sensible à l'odeur du sang prit le dessus et le cœur au bord des lèvres, elle sortit les serviettes lorsque soudainement, un éclair de génie lui donna la réponse à l'énigme de la vie. 1+1=2, Erya posait une question par rapport au feu pour savoir si elle pouvait brûler les serviettes pour cacher les preuves. Elle regarda le jeune homme avec de grands yeux ahuris et replaça le tout dans sa sacoche, ayant toujours envie de vomir à cause de l'odeur.

-Tu pues. Enfin, pas toi, ton sang. Va falloir que je me trouve un autre sac parce que celui-là va empester. Et non, je ne vais pas tout boire...

Quoique, pour passer l'odeur du sang, une rasade de vin serait fort pratique. D'un mouvement rapide et précis pour quelqu'un dans son état d'ébriété (pas du tout rapide et elle a presque mit le goulot de la bouteille dans son nez), une rasade coula dans sa gorge et lui donna le courage de continuer. Elle reboucha la bouteille, et emboîta le pas à la personne responsable de la situation. Était-il réellement Shadden? Pourquoi s'était-il caché des gardes? Elle avait quelques questions à lui poser maintenant. Le vin avait un effet pervers, amplifiant chaque émotion, chaque pensée et elle commençait sérieusement à devenir paranoïaque. Et si elle amenait un assassin notoire avec elle? Non, ça ne ferait aucun sens, s'il était un assassin, pourquoi aurait-il demandé à une petite satyre de passer la nuit avec lui? Probablement un fétiche, il aime avoir du sexe après avoir tué une ou deux personnes, comme le petit cinglé que tous le monde dépeint comme étant Shadden. Et s'il ne l'était pas? S'il était réellement un simple humain qui avait beaucoup d'argent, qui venait de se faire prendre dans une bagarre de taverne et qui... Non, elle n'arrivait pas à se convaincre elle-même, mais son esprit embrumé ne voulait pas voir l'évidence, en même temps qu'elle ne pouvait se résoudre à la réfuter complètement. Dans un état complètement hagard, elle le suivi dans le couloir, mais arriva à sourire faiblement lorsqu'il lui dit qu'elle pouvait se faire plaisir à ruiner le vernissage des escaliers. Son sourire en coin accroché à la commissure de ses lèvres fines, elle descendit les marches une par une, savourant la tension qui montait dans les épaules du tenancier à chaque pas qu'elle faisait.

Elle savoura brièvement le regard défait de l'homme qui venait de perdre un des plus gros profit qu'il eut sûrement jamais fait, sans une seule once de remords. La seule émotion qu'elle ressentait en ce moment était de l'appréhension, allait-elle avoir le courage de lui poser directement la question? Peut-être que si elle buvait un peu plus de vin... Non, ça suffit, le courage liquide n'est pas toujours la solution la plus efficace. Pas en ce moment, ça ne ferait qu'embrumer encore plus son esprit. Elle le laissa lui prendre le bras comme si elle lui appartenait, ne se rendant absolument pas compte des innombrables fois où il la retenu de justesse.

Elle le regarda, les yeux embrumé par l'alcool lorsqu'il lui demanda de le diriger et soupirant longuement, elle lui dit de trouver la porte Est, et que la caravane est visible à partir de cette porte. En chemin, il lui demanda si sa caravane avait un nom, et elle vit cette question comme l'opportunité parfaite pour se vider le cœur.

-Ouais, la caravane a un nom. Et toi, tu en as un? Je veux dire, tu m'as dit que tu t'appelles Erya, mais quelque chose me dit que tu t'appelles Shadden. Ou peut-être que non. Mais tu as des tatous, tu es recherchés par les gardes et tu es plein d'argent. Enfin, d'or. Enfin, ça n'a pas vraiment rapport, mais c'est louche!!

Elle se recula d'un pas et leva un index accusateur en direction du jeune blond. Son regard de jeune fille amochée par l'alcool n'était certes pas très intimidant, mais elle n'essayait pas de l'intimider non plus, simplement avoir quelques réponses.

-Vous êtes très louche, Messire Erya Blondinet. Si vous êtes louche, et que je vous ramène dans ma charrette, et que vous faites des trucs louches, messire Erya Blondinet, je suis dans de beaux draps. Alors pourquoi je vous ferais confiance?

Elle fit une petite pause avant de continuer.

-En passant, la caravane s'appelle l'Ombre Dorée. Mais tu as pas le droit d'y aller avant que je décide de te faire confiance. Quoique tu m'as payé rudement beaucoup. Et que tu m'as pas tué. Et que si je te laisse pas venir dans ma charrette, tu vas me tuer, si tu es vraiment le shadden. Alors peu importe ce que je fais, je suis morte, c'est ça? Bon, ben j'vais aller mourir dans ma charrette.

Ses phrases ne faisaient bien sûr aucun sens, mais on ne pouvait pas s'attendre à plus de la part d'une jeune femme de sa constitution qui avait absorbé autant d'alcool. Titubant dans les ruelles, elle se dirigeait vers ce qu'elle croyait être la porte de l'Est, se disant qu'elle savait où elle allait. La réalité? Pas tant que ça, mais elle espérait réellement être dans le bon chemin. Sinon eh bien... tant pis.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeDim 1 Mar 2015 - 23:43
La porte Est. Erya réfléchit mentalement à un itinéraire rapide tout en évitant les points de contrôle récurrents.  D’un coup, elle se tourna vers lui et ce fut comme si elle vidait son sac. Elle pointa même un doigt sur lui, se voulant sans doute menaçante. L’assassin la regardait, en attendant qu’elle termine sa crise de nerfs, impassible. Il savait que ce n’était la peine de répondre, elle était stressée par l’identité d’Erya, stressée pour sa sécurité, surement fatiguée, mais surtout alcoolisée. Ce serait comme essayer de convaincre un bouc, ou une chèvre ...

Pourquoi lui ferait-elle confiance ? Que pouvait-il répondre à ça ? Pas grand-chose ... C’est sûr qu’il devait paraître louche. Comment devrait-il se comporter alors ? Annoncer dès le début qui il était ? C’est sûr qu’il ne parlerait pas avec grand monde.

Mais tous ses cris semblaient avoir attiré l’attention. Des pas rythmés venaient par ici. Après avoir jeté un rapide coup d’œil pour s’assurer que Maeve n’était pas trop loin. Moins d’une dizaine de pas. L’assassin recula juste assez pour être face à la ruelle par laquelle les soldats arrivaient et d’un geste rapide de la main, il fit appel à son pouvoir de télékinésie pour faire tomber quelques pots de fleurs disposés devant certaines hautes fenêtres. Cela les ralentirait.

Remettant sa capuche, il retourna vers Maeve. Il fit quelques pas, puis s’arrêta. La rue était déserte. Où était-elle ? Il l’avait lâché des yeux qu’à peine dix secondes. Elle n’avait pas pu aller bien loin. Ou bien dans son état, elle voulait peut-être jouer à cache-cache ? Soupirant, il se lança à sa recherche, la pistant comme du gibier. Ici, il y avait ses empreintes. Il regardait dans chacune des ruelles qu’il croisait. Soudain, les empreintes de pas tournaient sur la gauche. Et là, d’autres empreintes se mêlaient aux siennes.

Fronçant les sourcils, il accéléra le pas. Un déclic venait de se produire dans sa tête. Ils étaient arrivés dans les bas-quartiers, louches et malfamés. Bientôt les pas s’arrêtaient devant une large bâtisse à l’état délabré. Il observa les alentours, puis la double porte qui lui faisait obstacle. Un cri provenant de l’intérieur le fit passer à l’action.

D’un coup de pied, il ouvrit les deux battants qui claquèrent contre les murs. Maeve était là, pieds et poings liés, assise sur une chaise. Un homme derrière elle tentait de la bâillonner. Une grande table était située au milieu de la pièce. Il y avait quatre hommes.

- Maeve !

Décidemment, Maeve ne jouait pas à cache-cache. Les portes se refermèrent derrière lui et un couteau fut placé sous sa gorge par derrière. Ils étaient donc cinq. Il se laissa faire, en attendant d’en savoir plus.

- Tiens tiens ! Et d’un deuxième hybride ! Deux dans la même soirée, on est gâté les gars !

L’assassin braqua son regard sur lui, bien que lui ne voyait pas son visage. Il n’aimait pas cet homme. Le fait de savoir la nature exacte des personnes était un don qu’il n’appréciait guère. Le regard de l’assassin fut attiré par les centaines de bocaux étalés sur les étagères et sur la table. Des sabots coupés pendaient, à côté des cornes, de toutes formes et de toutes longueurs, étaient accrochées aux murs, dans les bocaux il y avait des yeux de toutes sortes : reptiliens ainsi que de toutes les couleurs possibles ; dans d’autres il y avait des boyaux, des oreilles pointues ou bien des griffes, et bien d’autres horreurs ...

- Par la Grande Dragonne ... murmura-t-il en comprenant où Maeve et lui étaient tombés.

C’était des braconniers spécialisés dans les hybrides. Certains humains avaient foi dans des stupidités telles que de la poudre de corne d’hybride apportait force, ou bien le sang d’un demi-elfe rendait plus intelligent. Des croyances totalement païennes, Erya pensait même que ce culte des plus stupides avait pris fin. Ce n’était apparemment pas le cas ... Une colère sourde était en train de croître en lui. Il la laissa grandir et s’amplifier.

- Aaaaah, tu viens de comprendre, l’ami. Rends-toi sans résistance, et on veillera à ne pas t’abîmer. Tu ne sais pas qui nous sommes.

Les hommes rigolèrent de leur sous-entendu. Ses yeux virèrent au violet, et Erya ne chercha même pas à l’empêcher. Ces hommes étaient des braconniers, ils ne faisaient que capturer des hybrides, les dépecer et les tuer afin d’alimenter ce marché noir abominable.

Donnant un violent coup de coude dans les côtes de l’homme qui croyait le tenir. Il l’agrippa par le bras, fit passer l’homme devant lui en lui tordant le bras dans le dos et après avoir attendu un bref instant, il lui brisa le poignet ainsi que le bras. L’homme hurla de douleur et s’écroula. Ses compagnons se figèrent. Erya laissa tomber sa large cape au sol. Sa chemise encore à moitié ouverte laissait apparaître ses tatouages rouges sang. Le pendentif de son collier en pierre précieuse blanche ondulait au rythme d’une respiration posée. D’un geste rapide, il dégaina deux de ses dagues. D’ici quelques instants, tous seraient morts.

- Et vous, vous ne savez pas qui je suis.

Shadden braqua son regard violet sur l’homme qui semblait être leur chef. Dans ses yeux, il put voir les différentes phases de sa compréhension : d’abord le déni, puis la compréhension, la colère. Les autres murmurèrent plus ou moins en simultané un « Shadden ... » indécis, avant que leur chef ne les sorte de leur stupéfaction en leur ordonnant de passer à l’attaque. Mais l’assassin ne leur laissa pas l’opportunité de saisir leurs armes.

Bien que blessé à l’épaule, il se jeta sur les deux premiers à sa droite, qui étaie,nt près de Maeve, toujours entravée, alors que l’homme blessé au sol criait « Attention ! » sans grande utilité. Agissant méthodiquement comme toujours, avec cette précision sans égale, il les tua et en fit de même pour le troisième qui se lança sur lui et l’homme blessé au sol, tout cela très rapidement grâce à son héritage elfique. Les corps tombèrent au sol, sans vie. Maintenant le dernier survivant de ce massacre, le chef prit peur et s’enfui vers l’intérieur de la bâtisse. Immédiatement, Erya le prit en chasse, tel un shadden, et bientôt il fut sur lui. Le braconnier le supplia de le laisser en vie, s’excusa en vain. La dague virevolta et l’homme mourut.

L’assassin prit le temps d’essuyer son visage des gouttes de sang qui l’avaient maculées, et se calma rapidement, ses iris retrouvèrent leur lueur dorée habituelle. Il revint vers Maeve, qu’il détacha prestement. Ils quittèrent le bâtiment qui contenait de bien sombres choses, non sans l’avoir incendié en bonne et due forme. Un feu vengeur et nourri par tout cet alcool servant à maintenir en l’état toutes sortes d’organes sauvagement prélevées. Les voisins auront bien du mal à l’éteindre.

Suivant les indications précédemment données par Maeve, il la saisit par la main et la reconduisit jusqu’à sa caravane. Dans un état de choc, en plus de l’état léthargique dû à l’alcool, elle le suivit sans piper mot. Arrivé devant toutes les roulottes, il lui suffit de suivre le regarde de la barde pour savoir laquelle était la sienne. Il la rendit à sa mère, non sans avoir croisé avant cela l’un des responsables de ce groupe de Lendas qu’il connaissait déjà. Ce dernier lui permit de passer la lui parmi eux, mais aussi de passer sous l’œil expert de leur guérisseuse qui n’était autre que la mère de Maeve. Il les remercia chaleureusement.

Le lendemain au lever du soleil, il était parti.
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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 14:29




cheers [ RP terminé ] cheers



Ne pas archiver, merci  Very Happy

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MessageSujet: Re: C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon] Icon_minitime
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C’est pas c’que tu crois ! [PV : Maeve Quickmoon]

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