Eärwen se souvenait comme si c’était hier du chemin pour Trenarn, sa terre natale. Elle devait passer par la Terre des Hommes et plus précisément par Les Bois Verts. C’était une magnifique petite forêt.
Cette forêt rappelait à l’elfe celle qui jouxtait Londë, là où elle a... elle avait l’habitude de chasser.

Après plusieurs heures de marche, il était temps de prendre un peu de repos, même si l’elfe, forte er endurante, aurait pu encore continuer.

Elle s’assit près d’un arbre, posa son arc et ses flèches et sortit une de ses dagues, qu’elle posa sur ses cuisses. On n’était jamais trop prudent. Elle défit sa cape et remonta les manches de sa robe verte. Sa peau, blanche comme la neige, reflétait par ci par là la lumière du soleil qui arrivait à filtrer à travers les arbres.

De sa besace, elle sortit un petit paquet. Il s’agissait en réalité d’une miche de pain enroulée dans un torchon.
Tout était paisible. On se serait cru dans un des contes que lisait Eärwen lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Un peu de nourriture, des oiseaux qui piaillent, le bruit des feuilles traversées par une légère brise. Eärwen se laissa aller à fermer les yeux pour profiter. Elle n’avait pas ressentit cette sensation de quiétude depuis longtemps...

Un craquement de branche d’arbre là fit sursauter. Avec agilité, elle prit sa dague et se releva. Elle se mit en position défensive, avec la dague en face de sa tête et scruta chaque recoin de la forêt avec ses yeux perçants.
Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?

Un matin comme tant d'autre avant celui-ci. Je meurt de faim... Je m'habille alors et partis, direction Lumérill. Le marché est plein de volés. Je m'avance donc dans la rue commerçante et commence à regarder les différentes bourses des passants. Je fonce dans certains pour leur voler leur argent. Je pouvais dire qu'aujourd'hui était un jour de chance. J'eu assez d'or pour me payer des fruits, des légumes et surtout de la viande ! Beaucoup de viande ! Je n'en mangeais que très rarement. J’amenai ma nourriture dans ma cabane et mangea comme si je n'avais pas manger depuis longtemps, ce qui était presque vrai !

Après avoir eu mon festin de bandit, je décidai de me promener. Cette fois-ci, ce n'était pas pour aller dérober des objets de valeur ou quelque chose de ce style. Non. C'était pour prendre l'air. Me détendre. Ces derniers temps, je faisais rencontre sur rencontre. Entre cette neko et la femme araignée... Cela faisait bien longtemps que je n'avais parlé aux autres personnes. Je n'aimais pas la compagnie ni même parler mais je ne faisais que ça en ce moment. Parler, parler et parler encore... La solitude, c'était mon truc à moi.

Je marchais tranquillement, lorsqu'un fumet vint titiller mes narines. Le parfum d'une personne, pas d'un animal. Un homme ? Sur ce que j'appelle Mon Territoire !? Je hais les hommes et je ne supporte pas avoir l'un d'eux non loin de chez moi ! Mes oreilles étaient redressées sur le dessus de ma tête et ma queue fouettait l'air avec une rage tellement... immense ! Je serrai les dents et suivit l'odeur, mon poignard à la main. A l'habituel, je suis quelqu'un de silencieux, tellement silencieux que je peux suivre une proie sans même qu'elle me remarque, ne serai-ce, qu'une seconde. J'ai un don pour cela... Peut-être parce que je suis un chat. Mais lorsque je suis énervé, je fais des erreurs comme celle que je fis en m'approchant de ma future proie. Je marchai sur une branche. Un craquement et je vis ma proie se relever avec une dague en main. Je serrais encore plus les dents. Pas de chance cette fois-ci...

Je me rapprochai de ma cible puis sortis de ma cachette, poignard en main. Mes oreilles à l'écoute, ma queue fouettant l'air et mes yeux ne lâchant pas ma proie. Lorsque la haine me prenait, la personne en face de moi n'est qu'une proie et rien d'autre, je ne discerne pas si un homme ou une femme, si c'est un Homme de race ou si c'est une autre race. Je pourrais tuer mon meilleur ami dans ces moments-ci, à condition que j'en ai un. Je m'approche et cracha:

"Qui es-tu et que viens-tu faire ici ? "

Je regardais chacun de ses faits et gestes. Aucuns n'échappaient à mes yeux. Avec du mépris je jetai:

" Tu n'as rien à faire ici, Humain ! "

Je haïssais au plus haut point les humains. Je voulais les voir morts ou esclaves même si certains d'entre eux m'ont apprit des choses de leur espèce: la stratégie, entre autre. Mais je les déteste, je les hais et je les tuerais si j'en avais l'occasion.

Je regardais cette proie et j'attendis ces gestes. J'attendis ses attaques. J'attendis la bataille. Si il en avait une.

Eärwen comprit enfin de qui venait le bruit. Une créature, mi-homme mi-chat s'avançait vers elle. On n'était pas obligés d'être doté du don d'empathie pour comprendre que l'Hybride était en colère. Sa rage émanait littéralement de toutes les parties de son corps.

Sa queue fouettait vivement l'air et ses iris transperçaient le regard de l'Elfe.

L'Hybride aux cheveux jaune paille, toujours aussi menaçant, tenait dans sa main un poignard. Il était prêt à en découdre, sans aucun doute.

-Qui es-tu et que viens-tu faire ici? Tu n'as rien à faire ici, Humain!
-Humain? Ne vois-tu donc pas que je suis une Elfe? Je m'appelle Redleaf. Je ne cherche pas les ennuis, pose ton arme.

Ce n'est pas pour autant que Eärwen posa la sienne mais elle voulait être sure que l'Hybride allait se calmer. Toujours en position défensive, elle attendait de savoir si les révélations faites à l'Hybride allaient l'adoucir.

Elle me regardais et je la fixais. Si elle tentait quoi que ce soit, c'était une proie morte ! Je fis un pas vers l'arrière pour avoir suffisamment de recul au cas où j'aurais à lui sauter dessus. Elle ouvrit la bouche.

" Humain? Ne vois-tu donc pas que je suis une Elfe? "

Non, je ne l'avais pas vu. Avec un petit instant, je la dévisageai. Je vis ses longues oreilles d'Elf. Elle continua en me disant comment elle s'appelait. Redleaf. Un drôle de nom pour une femme. Elle ne voulait pas d'ennuis et me demanda de poser mon arme. Elle garda la sienne devant son visage. Au cas où je l'attaquerai. Tandis que mes oreilles restaient en alerte, ma queue s'arrêta de fouetter et je rangeai mon poignard.

" Je suis désolé. Je vous ai prise pour une humaine... "

Nan ! Sans déconner ! Je l'ai prise pour une humain ! Je crois qu'elle ne s'en était pas aperçue ! Idiot ! Je m'approchai d'elle et lui prit sa dague. C'était une très belle dague en argent. Elle pourrait me faire gagner un sacré pactole... mais il ne m'appartenait pas. Je le plantai alors dans l'arbre derrière l'Elfe. Je me n'aimais pas vraiment les dagues mais ces armes-ci, si elle sont de bonne qualité, peuvent fendre l'air à une grande vitesse. Je regardai l'elfe et lui fis un léger sourire, l'air de dire : je vais pas te manger.

" Je m'appelle Konoe. Désolé de t'avoir attaqué. Si tu avais été humaine, je t'aurais tuer mais je n'ai rien contre les Elfs. " Je me tue et vis alors ce pain qui avait l'air... délicieux. " C'est à toi ? "

Je ne m'étais pas acheté de pain au marché, je mangeai que ça à l'habituel mais celui-ci me donnait grandement envie. Il ne venait pas de Lumérill, j'en étais sûr et certain. Je sortis alors ,de ma poche, un beau morceau de viande.

" On se partage notre nourriture ? Ton pain me donne faim. Tu ne viens pas de Lumérill, je me trompe ? "

En attente de sa réponse, je repris mon poignard et coupa des tranches de viande. Et en mangea une.

-Je suis désolé. Je vous ai prise pour une humaine...

Eärwen le prit légèrement mal. Elle, une Humaine? Bon, l'Hybride ne l'avait pas confondu avec un Furry, c'est déjà ça. L'atmosphère devint plus détenduE. Il rangea son poignard. Eärwen se relâcha un peu mais empoignait toujours sa dague.

Soudain l'Hybride se rapprocha de l'Elfe et lui prit sa dague. Eärwen ne dit rien mais était tout de même choquée de cette proximité et de cette familiarité. Elle se laissa faire, après tout, l'autre était plutôt calme à présent. Il jaugea la dague comme si il voulait la garder pour lui.

« Tu devras d'abord me tuer, petit chat... » pensa-t-elle.

Il la lança dans l'arbre situé derrière l'Elfe. Elle sursauta légèrement quand la lame se planta dans le tronc. Un très bon tir, il devait pratiquer depuis un moment.

-Je m'appelle Konoe. Désolé de t'avoir attaqué. Si tu avais été humaine, je t'aurais tuer mais je n'ai rien contre les Elfes.
-Enchantée. C'est plutôt... rassurant? lança ironiquement Eärwen.

Elle répondit timidement à son sourire. Simple politesse. Elle remarqua également qu'il avait l'air plus qu'attiré par le pain que l'Elfe venait de sortir de sa besace.

-On se partage notre nourriture ? Ton pain me donne faim. Tu ne viens pas de Lumérill, je me trompe ?

Tout en se retournant pour aller chercher sa dague, elle lui répondit.

-Prends-en la moitié, je ne mange pas beaucoup. En effet, je suis née à Trenarn. Et toi, d'où viens-tu?

Il n'y avait nullement besoin d'entrer dans les détails. Les mots « traitre » et « exilée » font un général fuir, surtout lors d'une première rencontre.

Elle récupéra sa dague et coupa la moitié du pain. Elle en lança à Konoe.

-J'ai encore de la nourriture dans mon sac... Pourrais-je t'échanger des pommes contre un morceau de viande?

Elle coupa la moitié de son pain après m'avoir dit qu'elle ne mangeait pas beaucoup. Je me léchai les babines. Il avait l'air meilleur que le pain de Lumérill. D'où venait-il ?

" En effet, je suis née à Trenarn. Et toi, d'où viens-tu? "

Le pain viendrait donc de Trenarn. Pas sûr. J'y suis déjà aller et le pain n'avait pas l'air si bon. Elle récupéra sa dague et m'envoya la moitié de son pain qu'elle avait coupé quelques minutes plus tôt. Je l'attrapa et mis mes crocs dedans. Je gardai la moitié dans ma bouche, coupais un beau morceau de viande et lui donnai. Je repris le pain, mâchai et avalai. Il était vraiment délicieux!

" Il viens d'où ce pain ? C'est un délice ! "

Je continuai de manger lorsque je m'aperçus que je ne lui avais pas répondu. Je lui avouai alors que je venais de Lumérill. C'était très basique, en fait. Beaucoup d'hybrides viennent de Lumérill. Je me posai sur l'arbre ou j'avais planter la dague de Redleaf un peu plus tôt. Je rangeai mon reste de pain et de viande dans un bout de tissu que je glissai dans ma poche.

" Je ne t'ai jamais vu dans les parages. Tu ne dois pas beaucoup venir sur la Terre des Hommes, je me trompe ? "

Je regardai alors le peu de ciel que l'on pouvait voir, à travers les arbres. Le ciel était bleu au début de la journée mais là, on pouvait observé de gros nuage noir ! L'orage n'allait pas tarder à frapper ! Je fronçais les sourcils.

" Désolé de te dépêcher mais cet orage sera violent et il n'attendra pas que l'on soit à l'abri. "

Je pris les affaires de l'Elfe, pris sa main et l'emmena avec moi. Au début, je marchais mais vu que la pluie commençait à tomber et que je déteste la pluie, je me suis mit à courir. De grosse gouttes tombaient lorsque nous arrivâmes à ma petite cabane. Je la fis entré. J'ébrouai mes cheveux et ma queue.

" Désolé, c'est petit mais c'est là que je vis "

Je regardais à travers un sorte de fenêtre et un flash m'aveugla. Mes poils étaient hérissés. L'orage me rendait nerveux.

Konoe avait l'air d'avoir faim. Il dévorait littéralement le pain... Eärwen hésita alors à prendre le morceau de viande de Konoe, elle n'en avait pas franchement besoin comparé à lui. Elle le prit en souriant, l'enveloppa dans un morceau de tissu et le mit dans sa besace. Elle y vit les pommes; elle les donnerai plus tard à Konoe.

Entre deux mastications, Konoe lui posa une question à laquelle l'Elfe se figea. Elle était à présent dos à l'Hybride, ce qui était tant mieux, au moins, il ne verrait pas son regard fuyant.

D'où venait le pain? Elle n'avait vraiment pas envie d'y penser... Il fallait improviser...

-Euh... eh bien, c'est moi qui l'ai fait, contente que ça te plaise, lui dit-elle tout en se retournant en souriant. Lumérill? Si je me souviens bien, ce n'est pas si loin d'ici.

Changement de sujet, elle espérait sincèrement que ça allait être crédible.

-Je ne t'ai jamais vu dans les parages. Tu ne dois pas beaucoup venir sur la Terre des Hommes, je me trompe ?
-En effet... J'ai vécu un peu de partout dans ma vie, mais je ne suis venue qu'une ou deux fois sur la Terre des Hommes.

Bon, ce n'était qu'à moitié la vérité. Ok, elle mentait, mais elle n'avait vraiment pas envie de parler de la guerre, de Londë, de sa famille...

« Tiens... une goutte... »

-Désolé de te dépêcher mais cet orage sera violent et il n'attendra pas que l'on soit à l'abri.

Sans prévenir, Konoe prit les affaires de Eärwen ainsi que sa main et se mit à courir à travers les bois, surement pour se mettre à l'abri. Encore cette fichue proximité. Eärwen n'était définitivement pas à l'aise avec ça...

Ils arrivèrent au niveau d'une petite cabane rudimentaire et s'y engouffrèrent avant que l'orage ne pète vraiment. Eärwen passa ses doigts dans les cheveux noirs: ils étaient un peu mouillées. Ses vêtements aussi mais l'Elfe et l'Hybride avaient évité le pire.

-Désolé, c'est petit mais c'est là que je vis.
-C'est très bien, merci de m'abriter. Tu sais je ne suis pas du genre difficile...

Eärwen s'interrompit. Elle voyait que Konoe n'était pas du tout à l'aise, peut-être à cause de l'orage?

-Est-ce que ça va? s'enquit l'Elfe aux yeux gris.

Elle se fichait éperdument de la petitesse de ma cabane. Elle ne comportait qu'une pièce avec une sorte de lit, qui n'était que de la paille étalée par terre, dans un coin. Il y avait aussi une petite, toute petite table que j'avais fait moi même. Un rangement pour ma nourriture et un autre pour mes vêtements. C'était vraiment tout petit. Ah, il y avait aussi une chaise. Je la baladais souvent dans ma cabane. Elle me servait à tout.

Le ciel se couvrait de plus en plus et l'orage se rapprochait. Il n'allait pas tarder à arriver au dessus des Bois Verts. Je n'aimais pas ça. Les incendies en forêt, c'est pas bon pour moi. Je serrais les dents lorsque j'entendis mon invité me demander si ça allait. Je me retournai avec un petit sourire juste pour dire que ça irait. Je me retirai de la fenêtre et me dirigea à côté de mon lit. Il y avait une lanterne. Je la pris donc et l'allumai. Elle éclairait toute la pièce. J'invitai l'Elfe à s'asseoir sur ma chaise. J'étais beaucoup trop stresser pour m'asseoir. Mes oreilles étaient à l’affût du moindre éclair qui pourrait descendre non loin de la maison. Ma queue fouettait l'air, non de colère, cette fois-ci, mais bien de peur ou de stress. Les orages étaient ma seule raison de détester vivre en forêt.

Je me remis à la fenêtre, un autre flash m'aveugla et un bruit sourd suivit. L'éclair venait de frapper à quelques mètre d'ici. Je commençai à trembler mais essayai de ne pas montrer cette grande peur.

" Je te préviens, nous ne sommes pas du tout en sécurité ici. Si tu as envie de partir tout-de-suite. Vas-y sans tarder. "

J'avais bien insister sur " pas du tout ". On était très loin de la maison qui ne brûle pas. La mienne n'était fait que de bois. Cela ne me rassurait pas du tout. J'avais l'impression que j'allais partir en fumée avec ma cabane. Je serrais de plus en plus les dents et pris, un peu par réflexe, le fourreau de mon poignard. Il m'avait toujours protéger et là, c'était comme si je lui demandais de me protéger de cet orage. Mais non, en fait, c'était comme si c'était à mon père que je demandais protection... comme il l'avait toujours fait... avant qu'il...

Je secouai ma tête. Je ne devais pas penser à ça. Je me retournai et regardai Redleaf. La pauvre, elle devait se demande ce qu'il m'arrivait et c'est pour cela que je lui fis un sourire.

" Tu veux partir ou pas ..? "

Konoe était clairement agité. Les orages font peur à bien des gens, c'est certain, mais en ce qui concernait l'Hybride, cela allait bien au-delà de la peur. Sa queue fouettait l'air avec rapidité et ses sourires étaient crispés. Non, il n'allait clairement pas bien. Et Redleaf se rendit compte de la raison de l'anxiété de Konoe: les feux de forêts. Elle n'était pas invincible non plus, mais avant de céder à la panique elle-même, elle se devait de rassurer l'Hybride même si ce n'était pas gagné.

-Je ne vais pas te laisser dans cet état, enfin! J'attendrai avec toi que ça passe.

L'Elfe se leva et alla auprès de Konoe, sans le toucher toutefois. Elle n'était pas très douée pour rassurer les gens. Peut-être qu'une présence auprès de lui le réconforterait, elle n'en savait rien. Elle pourrait peut-être l'amener à Trenarn... Non, non, mauvaise idée. Très mauvaise idée. Mais l'Elfe voulait vraiment aider Konoe. Pourquoi? Elle n'en savait vraiment rien. Les Hybrides n'étaient pas les meilleurs amis des Elfes, loin de là... Peut-être la première étape de sa nouvelle vie? Pardonner à des gens qui ont massacré son peuple? Pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire, ce n'était que parler.

-Je n'aime pas les orages non plus. Mais comme je l'ai appris dans ma longue vie... On s'en sort toujours, dit-elle en finissant par un sourire.

Un nouvel éclair transperça le ciel. Pas de bruit, juste un flash qui illumina la cabane de Konoe. Il pourrait s'installer à Lumerill, il serait plus en sécurité que dans les bois...

Konoe continuait à tourner en rond dans la cabane. Eärwen, quant à elle, se tenait toujours dans la même position, c'est-à-dire à genoux. Elle essayait de rassurer Konoe avec des petites paroles gentilles mais l'hybride était toujours autant agité. Tant que l'orage ne passerait pas... Il ne se calmerait pas.

-Ne t'inquiète pas, ça va bientôt finir, murmura-t-elle.

Et en effet, le tonnerre et la pluie cessèrent. On pouvait encore entendre l'eau ruisseler de feuilles en feuilles mais l'orage était bel et bien fini. Konoe devint un peu plus calme.

« Bien... j'aurais aimé rester pour apprendre à connaitre cet hybride mais...» pensa l'elfe. Il fallait qu'elle parte. Elle ne pourrait pas repousser l'inévitable plus longtemps.

Elle donna les trois-quarts de ses provisions à Konoe.

-Tiens, c'est pour toi. Pour te remercier de m'avoir abritée pendant l'orage. Je dois partir, à présent. Nous nous croiserons de nouveau un jour.

Eärwen sourit à la fin de sa phrase. Elle remit sa cape sur le dos et arrangea ses affaires. Elle sortit de la cabane sans se retourner, peut-être que Konoe lui avait répondu mais il avait l'air assez secoué (cet orage avait été un choc pour lui apparemment) alors l'elfe ne s'éternisa pas et traversa les Bois Verts au pas de course. Avait-elle si envie que ça de retourner à Trenarn? Elle n'en savait rien à vrai dire. Il fallait cependant qu'elle affronte son destin.