Les ombres de l'hiver

Sujet: Les ombres de l'hiver Dim 27 Déc 2015 - 2:52

Missy Icewolf/Thiriswarth Poigneterre

Lasses de plier face à la prospérité des nuits noires, les journées suivant le solstice d'hiver avaient peu à peu recommencé à croître. Chaque jour, derrière l'immensité verdoyante de Trenarn, se levait désormais un soleil de plus en plus matinal qui, comme chaque année, finissait enfin par abandonner son hibernation et choisissait de rompre avec la terne morosité des couchers de lune.
Inlassablement admiratifs des éternels cycles de la Nature, les elfes avaient ainsi vu là matière à célébrer, et il avait finalement été décidé par le Conseil des millénaires passés que grâce méritait d'être quotidiennement rendue aux astres pendant toute la période située entre le solstice hivernal et la si-affectionnée reverdie.

Cette année cependant, alors que nombre de festivités se bousculaient, comme de coutume, au sein du palais, ce-dernier avait fortuitement pu accueillir la venue de deux hommes en armure lourde personnellement présents afin de remettre un parchemin cacheté au Roi lui-même. Lui, après un rapide coup d'oeil, n'avait encore une fois pas semblé y accorder un quelconque intérêt, mais la proposition ci-faite fit pourtant son chemin et le Sylvestre, de son indifférence habituelle, finit par la prendre en considération. Le Seigneur de la terre des Hommes donnerait une réception en son nom où chaque famille de renommée d'Aëndryl serait éminemment conviée, indifféremment des conflits passés. Nul, bien sûr, ne doutait du caractère politique de la proposition. En ces temps où la menace commençait à dépasser tout peuple, l'alliance fragile régissant les relations entre Hommes et Elfes ne semblait viser qu'à une meilleure solidité, et là fut la raison pour laquelle Sa Majesté le Roi de Trenarn accepta d'interrompre ses propres célébrations pour assister à celle donnée par son égal.
Thiriswarth, au même titre que deux de ses semblables, se vit sans étonnement assignée à sa garde rapprochée pour l'évènement.

La brise fraîche des matins hivernaux s'était levée quelques minutes avant le soleil lui-même. La nuit précédente n'avait été d'aucun repos, passée intégralement sur la route, où les cliquetis de sabots sur les chemins d'Aëndryl ne cessaient de résonner. Assise strictement dans sa carriole en compagnie des deux autres gardes, Thiriswarth se tenait droite et fixait un point vague droit devant elle, dans le bois des parois de son véhicule. A côté, un elfe l'imitait plus ou moins tandis que l'autre somnolait paisiblement en attendant la fin du voyage. Le Roi, lui, se trouvait dans un carrosse que très peu tape-à-l'oeil pour un homme de son rang à l'avant du cortège. La rosée, ici, n'arborait pas la même odeur que celle de Trenarn : Lumérill n'était plus loin.
Thiriswarth écarta doucement le rideau de soie qui couvrait la maigre fenêtre avant d'y amener son visage. La condensation s'était entièrement emparée du verre froid, et à perte de vue s'étendaient les Plaines Etincelantes abritant, en leur noyau, l'immense forteresse humaine.

La caravane s'arrêta. Les sens en éveil, les trois gardes s'emparèrent de leurs arcs et tendirent l'oreille. Un, deux, trois pas en leur direction. Silence. Puis la porte s'ouvrit de l'extérieur pour dévoiler le palais, encadré de gardes aux couleurs des Hommes et du cocher.

"Sa Majesté attend votre sortie pour faire de même", prononça-t-il.

Un regard couru entre les elfes avant que ceux-ci ne se décident à descendre, Thiriswarth aidée de l'un des siens. La jeune garde accordait toute sa haine aux jours où elle se devait de se faire assister, mais pour l'occasion, ce n'était pas son armure habituelle mais une robe de dame qu'il lui avait été ordonné de porter. Sa longue chevelure blanche lâchée, elle s'était ainsi vêtue d'une longue robe du plus fin des velours, à la teinte mordorée miroitante d'un éclat flatteur qui ne faisait que rehausser la pureté de glace dont semblait couverte l'elfe. Une toilette raffinée qu'elle avait cependant prit plaisir à revêtir pour la rare circonstance où celle-ci était de mise. Certes, la plupart des femmes conviées aux festivités, à l'intérieur, se trouveraient sûrement parées de maintes tenues aux matières et couleurs les plus nobles, toutes certainement plus ravissantes les unes que les autres, mais Thiriswarth ne cesserait d'arborer la sienne avec tant de discrétion que de fierté. Seul restait à espérer que la réception, cette fois, ne connaisse pas d'encombres.

Evoluant pas à pas aux côtés de son Roi, l'elfe pénétra dans la salle de réception du palais. Celle-ci n'avait, de par sa manufacture, rien de comparable à celle que Thiriswarth côtoyait à Aldacoa, mais demeurait vraisemblablement aussi fascinante et majestueuse en tous points, si bien que ses murs de neige semblèrent bientôt plus vivants que ceux qui les habitaient pour la soirée. La garde avait pris l'habitude, au cours de la dernière génération, d'être confrontée à tant de majestuosité, mais l'émerveillement n'était encore jamais parvenu à la quitter. Ce jour en était une nouvelle preuve.

"Thiriswarth ?"
L'elfe papillonna, tentant de retrouver ses esprits. Le Roi l'interpellait et elle ne se perdait que dans ses rêveries.
"- Votre Majesté ?
- Je vais aller saluer notre hôte." Il marqua une pause insistante, comme n'obtenant pas la réaction qu'il souhaitait avoir. "En privé".
- Pardonnez-moi."

La flânerie avait assez duré et il n'était désormais plus question de paraître telle une simple villageoise étrangère à tout le folklore que la noblesse se plaisait à afficher. Thiriswarth était là en service, et le sérieux était de mise ; chose dont elle avait parfaitement conscience. D'un geste discret de la main, elle passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille, avisant la pièce, puis se dirigea vers le balcon le plus proche afin de s'y installer légèrement à l'écart de la foule. De là, l'elfe pouvait observer l'intégralité de la salle et garder, de cette manière, celui qu'elle protégeait en vue sans pour autant avoir à se noyer dans le bruit incessant des conversations légères allant généralement bon train dans de telles réceptions. Le gratin avait certes de belles réceptions à donner, mais voilà tout ce que lui trouvait Thiriswarth. Elle respira un instant, remplissant ses poumons de l'air frais ambiant que la matinée naissante avait à offrir, et laissa les rayons de soleil dans son dos doucement réchauffer sa peau. Devant elle, chacun se saluait, dansait, ou conversait dans l'attente du banquet qui serait donné à la venue de l'astre à son zénith, puis finirait par quitter les lieux en continuant d'ignorer les véritables raisons de la célébration. La guerre était aux portes d'Aëndryl, et que peu de citoyens pouvaient d'ores et déjà l'entendre tonner.

Puis les yeux de Thiriswarth, délaissant leur ciel adoré, finirent par s'attarder sur une convive. C'était une louve de givre, au visage jeune et quelque peu téméraire encadré d'un crin qui, à l'image de sa tenue, se fondait au noir. Elle, contrairement aux autres, ne semblait pas arborer d'air particulièrement hautain ou renfrogné, bien au contraire, et s'approchait à son tour du balcon où se tenait l'elfe.
Thiriswarth, de son air de glace, continua de fixer attentivement la salle jusqu'à ce que les deux femmes ne se trouvent accoudées à la même rambarde de marbre côte à côte. Elle tourna alors lentement son visage vers elle, la détailla attentivement sans pour autant s'en cacher une seule seconde, et esquissa le plus léger des sourires qu'il lui était possible de montrer avant de concentrer à nouveau sur la réception. La coutume n'était pas chez elle d'engager ouvertement quelque conversation, et le caractère silencieux qu'était celui de l'elfe ne venait que souligner d'autant plus ce trait, mais elle était persuadée qu'un simple regard puisse laisser paraître bien des choses.

Sujet: Re: Les ombres de l'hiver Dim 3 Jan 2016 - 17:05

Les ombres de l'hiver Thiriswarth Poigneterre

Il faisait nuit… La plupart des villageois étaient allés sommeiller pour reposer leurs corps et esprits qui avait été mis a rude épreuve durant toute la journée. La jeune louve qui avait passé le plus clair de son temps a s’entraîner au combat, histoire de perfectionner un peu plus ses pouvoirs liés a la glace. De nombreuses fois elle s'était blessée, ce qui l'avait obligée à se concentrer sur son second pouvoir qui était la guérison. Cependant, elle avait encore tout a apprendre pour pouvoir le maîtriser avant que celui-ci ne devienne naturel pour elle. Arrivant devant la porte de sa couchette, la jeune femme laissa échapper un soupir. La fatigue commençant a se faire sentir, elle dû se retenir pour ne pas faillir et finir part s'affaler part terre. Après s'être mise à l'aise, elle fut ravie de pouvoir profiter des nouveaux draps que la jeune prêtresse lui avait mis durant la journée. Ils étaient doux, ni trop chauds ni trop froids…. Juste ce qu'il lui fallait pour passer une bonne nuit de sommeil.

Emportée part la fatigue, elle ne mit pas longtemps a s'endormir dans un profond sommeil….Qui fut hélas interrompus part un bruit de frappage a sa porte. Lâchant un grognement, elle se releva rapidement, titubant au passage ce qui lui augmenta son risque de chut. C'est d'un air lasse qu'elle ouvrit part la suite la porte pour voir….qu'il n'y avait personne derrière. Son sang manqua un battement de son cœur sous le coup de l'agacement. Elle avait tout simplement horreur de ce genre de personne qui ne se montrait pas. Sous le coup de la fureur elle envoya valser la porte mais afficha un air surpris lorsqu'elle constata que celle ci ne se fermait pas comme a son habitude. Ne comprenant pas tout de suite le pourquoi du comment, elle baissa la tête et afficha de gros yeux lorsqu'elle constata qu'un bout de papier semblait être le cœur du problème. L'enlevant avec délicatesse, elle l'ouvrit, observant ce qui s'y trouvait à l'intérieur. Ses yeux se glacèrent subitement lorsqu'elle reconnut la marque de patte sombre. Baissant un peu le regard, elle se rendit compte qu'ils semblaient se trouver...au palais des Elfes ?!!! Qui comme part pure hasard organisait une réception.

*Ah les fourbes….. Vous ne m'échapperez pas cette fois….*

Une hésitation la hanta soudainement. Était-ce une bonne chose ? Cela pourrait à tout moment mettre le zouk également. Décidée a tenter sa chance de les intercepter, elle remit la robe qu'elle avait dû porter lorsqu'elle avait rencontrée la jeune duchesse. Puis elle quitta les lieux sans bruits, se dirigeant dans le palais royal Elfique dotée du papier de provocation qui lui avait été envoyé. Lorsqu'elle y parvint, elle fut surprise de se faire accepter l'entrée. Devant ses yeux se dévoila alors la beauté de la salle qui était illuminée de toute beauté. Ne souhaitant pas se faire remarquer, elle se dirigea vers l'un des coins peu fréquenté où se trouvait seulement une Elfe vêtue d'une splendide robe également comme toutes les autres. Alors qu'elle l'observais, elle se doutait que celle-ci devait avoir du caractère de part la méfiance qu'elle affichait malgré son sourire. S'agissait-t-il d'une soldat ? Elle n'en savait rien. Pour se fondre dans la masse, elle décida de finalement se rapprocher pour lancer une conversation.

Bien le bonsoir ma Dame. Vous semblez bien seule… Me permettez-vous de me joindre à vous ?

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Sujet: Re: Les ombres de l'hiver Ven 15 Jan 2016 - 1:58

Les ombres de l'hiver

Missy Icewolf/Thiriswarth Poigneterre

Sous le regard distrait de l'elfe, les convives avaient commencé à rire, danser et virevolter au rythme de l'orchestre royal qui, encore discret par l'heure matinale, ne faisait que s'échauffer en vue des festivités. Le soleil ne tarderait pas à atteindre son zénith et donnerait ainsi son véritable départ au jeu de diplomatie qui attendait les deux monarques ici réunis. La paix entre les peuples, bien que frêle et fragile, n'avait en ces jours sombres pas de prix sur Aëndryl alors qu'Esus menaçait ses terres toutes entières. Le plus grand des dangers parviendrait alors peut-être un jour à unifier contre lui ceux qui, autrefois, se complaisaient dans leur éternel conflit.

Là avait toujours été le véritable pièges des réceptions auxquelles avait assisté Thiriswarth. Le peuple frivole et amusé ne lui avait toujours procuré qu'un étrange sentiment de mise à l'écart, et bien que la jeune garde eût adoré contempler ce genre de simples moments d'allégresse, son esprit ne pouvait s'empêcher de divaguer à de bien plus sinistres affaires. Une rêvasserie dont elle fut bientôt tirée, interpelée par sa voisine au pelage blanc.

"Bien le bonsoir, ma Dame. Vous semblez bien seule... Me permettez-vous de me joindre à vous ?"

Ma Dame...

A l'inverse de ce qu'en témoignait sa robe pour l'occasion, non, elle n'était pas dame ; pas plus qu'elle n'était seule. Ou peut-être l'était-elle toujours, mais ce n'était là aucunement ce à quoi il pouvait lui arriver de réfléchir. Quelque cas qu'il fut, une telle interpellation à son égard avait réussi à la rendre confuse quelques instants, et elle se prit à penser que refuser une quelconque compagnie en de telles circonstances n'aurait en tous cas pas fait sens. Thiriswarth tourna alors son visage vers la louve, toujours accoudée à la rambarde qui soutenait son dos, et fronça légèrement les sourcils comme pour réfléchir avant d'établir la sentence. De maigres mots s'échappèrent cependant de sa bouche, à son habitude.

"Je vous en prie."

La jeune femme avait beau être en service, le Roi lui-même ne pourrait lui en vouloir d'échanger quelque peu avec les convives qu'il était venu charmer. Après tout, nul autre que lui n'avait poussé Thiriswarth a revêtir une véritable toilette de dame en ce jour afin qu'elle se fondit dans la masse. L'attitude droite qu'elle arborait constamment au palais, en service en tant que garde, n'avait-ici pas lieu d'être s'il était enviable d'éviter tout soupçon. Elle tenta alors de se détendre un peu et finit par suivre les notes que faisait résonner la mélodie ambiante.

Sa voisine, quant à elle, semblait plus ou moins sortie de nulle part. Intimement convaincue qu'elle ne l'avait pas aperçue une seule seconde au cœur de la foule, l'elfe en était venue à la conclusion que la louve avait, de la même manière qu'elle-même l'avait fait, immédiatement choisi le balcon pour s'écarter du reste de la foule sans toutefois trop le montrer.
Les deux femmes tendraient donc à la même attitude ; un élément qui n'échappa pas à l'elfe.

"La danse n'est pas votre fort ou c'est dans d'autres desseins que vous avez préféré le balcon ?" D'un ton bien calme et dénué de toute agressivité, la garde parlait sans détourner le regard de la louve. Elle avait conscience du ton suspicieux de ses propos et en changea ainsi de peu la tournure afin de les adoucir. "Les elfes ne sont jamais très à l'aise dans la foule."

Sans doute en était-il bien de même pour les louves qui, de renom, tendaient à la solitude ; mais la garde était certaine que son interlocutrice saurait trouver sens en ses mots. Elle n'avait jamais cru aux hasards, et si celle-ci s'était présentée à son côté en agissant de l'exacte même manière qu'elle avait pu le faire quelques minutes auparavant, peu portait à croire qu'il s'agissait d'une simple convive au sang bleu.

Sujet: Re: Les ombres de l'hiver Dim 24 Jan 2016 - 17:17

Les ombres de l'hiver Feat Thiriswarth Poigneterre

Tendue. Telle était la façon dont elle se trouvait si on l'observait bien dans les moindres détailles. Pourtant, elle devait a tout prit se fondre dans la masse pour atteindre son but. La seule raison pour laquelle elle se trouvait véritablement dans cette salle bondée de monde. Lorsqu'elle eut l'approbation, de la jeune femme pour venir prendre place à ses côtés. Ajustant correctement sa robe pour que quiconque ne puisse pas voir ses dessous, elle laissa échapper un soupir ce qui provoqua la flagellation du haut du comptoir où elle se trouvait. Confuse, elle dégela ce qui se trouvait en glaçon à cause de la pression qu'elle avait part rapport a son infiltration. Fermant délicatement les yeux, elle ralentit son stress puis afficha un léger sourire. Elle finit part commander un verre au serveur qui l'observait. Lorsqu'elle eut enfin en mains et après l'avoir remerciée, elle en but une gorgée quand soudain la voix de la jeune femme qui se trouvait toujours a ses côtés la ramena a la réalité. S’étouffant, elle s'excusa un instant puis prit soin de répondre d'un air confus..

Hahaha…… Je ne pensais pas que vous pourriez deviner ce genre de chose rien qu'en me voyant… En effet, je ne suis pas vraiment férue de danse.

A vrai dire, elle détestait se dandiner en publique… Et ne savait tout simplement pas danser correctement. Se faire humilier devant des centaines de personnes dont pas mal d'Elfes ?? Trop peu pour elle. Cela lui donna la nausée rien que d'y penser. Elle n'était pas là pour ça. Un air amusé se dessina sur son visage amusée lorsque la jeune femme lui indiqua que les Elfes non plus n'aimaient pas vraiment la foule.

Nous avons donc un point commun. C'est assez intéressant. Je ne pensais pas apprendre une telle chose en arrivant ici.

Suite a cette phrase, elle but une gorgée de sa boisson puis reposa calmement son verre tout en souriant. Lorsque subitement, son pouvoir de glace lui glaça instinctivement l'une de ses mains dans un de ses gants. Fronçant les sourcils, elle décida d'ignorer ce petit incident pour se concentrer sur ce qui se passait autour d'elle. Cependant, ses sens restaient en alerte. Elle décida donc d'en savoir plus sur ce qui l'entourait en ce moment en même temps qu'elle observait les alentours.

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Sujet: Re: Les ombres de l'hiver Dim 28 Fév 2016 - 17:58

Les ombres de l'hiver

Missy Icewolf/Thiriswarth Poigneterre

Aussi calme et perpétuelle que le flux des eaux pouvait l'être, la vie d'un elfe demeurait parmi ce qu'il y avait de plus immuable en Aëndryl. Comme la pluie ruisselait sur l'écorce, les heures s'écoulaient lentement à fleur de leur peau et ne la laissait, au fil des âges, qu'à peine plus marquée et endurcie que dans leurs plus jeunes jours. Mais dans les temps où l'aventure venait à manquer, rien ne paraissait alors plus lent et immortel que la lumière d'un jour.

Garde si proche du Roi, Thiriswarth connaissait chaque posture, chaque mouvement que la bienséance pouvait à son paroxysme exiger tant en terres elfiques qu'humaines, et savait s'en parer à l'instant même où nul besoin ne résidait dans le combat. Ce-dernier, au demeurant, avait toujours su s'ériger en elle comme l'unique source de sang dans laquelle puisait son cœur ; jamais pulsation n'avait été plus forte et plus puissante que dans la fureur de la bataille. De paisibles matinées caressées par la fraîcheur de l'hiver à l'image de celle-ci avaient de tous temps gardé leur charme, mais elles n'en semblaient finalement que plus désuètes au fil des heures, toutes passées à contempler les courbettes d'une foule frivole et ignorante. La compagnie de la louve détournerait peut-être l'elfe de la vague attention portée au gratin qui, amassé en cercle, tournoyait gaiement près de l'orchestre humain, elle ne pourrait cependant sûrement pas la sauver d'un énième soupir las.
Dans le regard qu'elle portait à sa compagne de réception actuelle, la jeune garde détailla son visage et les traits du museau blanc qui l'ornaient dans un sourire franc. Nombre de citoyens, en Aëndryl, lui avaient au cours de sa vie témoigné de leur honnêteté et de leur gentillesse, mais à l'inverse, les plus redoutables s'étaient toujours montrés les plus difficiles à discerner ; Thiriswarth n'avait pas idée des affaires de la louve en ces terres qui n'étaient nécessairement pas les siennes, mais toujours est-il qu'elle n'aurait pu en aucun cas les lui demander.

Thiriswarth pivota. Face à elle ne se trouvait désormais plus la foule, mais l'immensité des plaines qui bordaient Lumérill et son palais depuis des balcons surélevés. La ville entière s'étendait sous ses yeux, peuplée de petits habitants qui s'agitaient prestement dans la matinée grandissante, et en contrebas de sa rambarde se déroulait les marches blanches et au nombre de centaines qui menaient à la demeure du Roi. Dans le calme virginal du matin doux cependant, tout garde de la capitale s'était en chacun de ses recoins dressé, et scrutait sèchement toute présence indésirable au bon déroulement de la cérémonie.
D'un réflexe aguerri, elle les imita longuement, ignorant toute présence alentours et ne concentrant plus son regard que sur les corps étrangers qui s'approchaient avec détermination du palais. A son côté, ses sens notifiaient l'éveil de ceux de la louve, elle aussi aux aguets. Toutes deux partageaient le même ressenti.

Quand le silence retomba peu à peu dans la pièce pour quelques secondes, offrant un court moment de répit aux nobliaux essoufflés et éreintés de leur valse, un lourd fracas résonna à travers les murs de pierre de l'enceinte.
Thiriswarth sursauta. Les visages des convives s'étaient assombris, fendus d'une abysse de panique d'où semblaient avoir soudainement ressurgi les vestiges de leurs peurs passées. Rien en Aëndryl n'avait un jour été plus calme que la Montagne des Dieux et les Palais des Rois éternels ; le plus infime son déplacé ne manquait ainsi jamais d'attirer l'attention des nobles et piquer l'oreille des elfes.
Dans un élan alerte, la garde pivota et chercha immédiatement des yeux son Roi alors qu'elle fendait déjà la foule à sa recherche. Elle n'avait plus idée de la louve, sûrement restée à l'arrière, et s'approchait simplement à grand pas du Sylvestre qu'elle avait sur sa vie juré de protéger. Arrivée à son côté, pas un mot ne sortit de sa bouche. Elle demeura simplement alerte, et écouta le souverain humain prendre la parole à haute voix.

"Je requiers de votre part à tous du calme. Des gardes sont en direction de la provenance du son et nous saurons d'ici-quelques instants de quoi il relève. Afin de prendre de prendre des mesures préliminaires, je demande à quiconque de ne pas franchir les portes du palais, et nous allons procéder à une vérification des noms présents sur notre liste de convives."

Le Roi, tout à l'honneur de sa condition, avait gardé un calme froid et implacable, presque rassurant vis-à-vis de ses invités inquiets ; mais la garde n'était que peu leurrée, et gardait une bonne idée de la nature des faits.
Alors que le connétable amorçait sa liste monotone des convives du Palais, Thiriswarth chercha la louve du regard, curieuse de savoir si son nom figurerait à l'appel.

Sujet: Re: Les ombres de l'hiver Sam 12 Mar 2016 - 18:30

Les ombres de l'hiver Feat Thiriswarth Poigneterre

Quelque chose n'allait pas… Mais elle ne savait pas exactement quoi. Une nouvelle atmosphère était sur le point de voir le jour. Un son étrange parvint a ses oreilles. Fixe comme un piquet, Missy semblait être pétrifiée sur place, ne voyant absolument plus la jeune Elfe qui avait certainement dû rejoindre ses collègues ou bien même le roi des hommes lui-même. Quoi qu'il en soit, elle était sortie de son champs de vision. Ce qui quelque part était ce que l'on pouvait dire une bonne chose. Se faisant le plus discret possible, elle décida d'utiliser son flair, elle sentit son pouvoir lui indiquer qu'une présence malsaine était sur le point d'attaquer dans la salle. La plupart de ses sens étaient en éveils au moindre afflux. Malgré sa distance, elle put entendre le discourt du roi des hommes qui décida de faire une déclaration…… D'autant plus qu'une liste des convives sensés être présents lors de cette soirée. Or, elle n'en faisait STRICTEMENT pas partie.

Voici la liste des convives devant êtres présents en ces lieux !!!! A la suite de l’énonciation de votre nom, veuillez présenter votre carte d'invitation !!!

Une grande sueur froide coula le long de son dos, lui laissant échapper un grognement. Tâcher sa robe était l'une des dernières choses qu'elle souhaitait faire. Elle devait rester propre jusqu'à la fin de la mission qu'elle avait décidée d'exécuter. Il lui fallait absolument réussir à neutraliser le mal avant de se faire repérer au risque de se retrouver dans le beau drap. La jeune louve disparut à l'aide de son pouvoir pour gagner du temps et vite filer d'ici. Alors que son corps filait vers les portes d'un endroit inconnu, des voix raisonnèrent dans sa tête.

Viens...viens a nous….. Nous nous occuperons bien de toi…. Toi qui ressens notre présence…

Serrant les dents, la jeune louve augmenta sa vitesse, n'ayant pour seul et unique but de trouver la source des voix qui lui donnaient la rage. Elle devait malheureusement faire tout cela dans la plus grande des discrétions. Il était hors de question que sa jeune maîtresse ne se retrouve dans une situation encombrante part sa faute. Lâchant un énième soupir, elle continua a filer droit devant elle et finit part arriver dans un des couloirs du palais. Reprenant une forme normal, elle s'avança calmement et prudemment face à la porte noir aux motifs blancs qui se trouvaient devant elle….

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Sujet: Re: Les ombres de l'hiver